[MUSIQUE] [MUSIQUE] Après ce tour d'horizon en Angleterre, aux Etats-Unis, et même dans le monde, venons en maintenant à la situation en France. Nous verrons en quoi le Collective impact et les Social Impact Bonds constituent de nouveaux leviers d'action et de financement permettant de remédier à la tension financière à laquelle l'état et les collectivités sont soumis. Nous dresserons ensuite les perspectives qui sont intéressantes, prometteuses et motivantes pour autant qu'une réelle volonté d'agir existe, et enfin nous nous intéresserons aux principaux acteurs engagés dans ce champs des SIB. Ces acteurs demeurent aujourd'hui très peu nombreux. Donc aujourd'hui l'état et les collectivités n'ont pas les marges de manoeuvre financière que celles qu'elles avaient dans le passé. Ceci crée des tensions certaines et il, l'état, et elles, les collectivités territoriales, développent difficilement des innovations et hésitent à investir dans de l'expérimentation. Pour ce qui est des démarches collectives, le Collective impact, elles comportent deux volets : un volet action, c'est une occasion d'être plus performant en unissant les forces d'acteurs différents et complémentaires visant à répondre plus efficacement aux problématiques sociales et environnementales auxquelles nous sommes confrontés sur les territoires, et un volet financement. Il s'agit d'une innovation de financement intégrant un mélange d'acteurs, publics et privés, visant à répartir le risque, à soulager le secteur public de sa tension financière, tout en contribuant à l'innovation sociale et à traiter les angles morts de la politique sociale en France. Quels sont les acteurs français émergeant du collective impact? On trouve trois catégories d'acteurs : d'abord le réseau France Active avec le Labo des partenariats d'Alsace Active, ensuite des consultants comme Existe, experts dans l'évaluation de l'impact, et enfin, des collectifs comme le collectif pour l'emploi composé de Accenture, la Fondation SFR, la Fondation AG2R La Mondiale, Adecco, qui se réunissent sur un territoire donné pour travailler sur l'emploi. Les entreprisent qui s'unissent et qui, sur chaque territoire pilote, vont mobiliser des acteurs, associations, collectivités, acteurs publics de l'emploi pour essayer de mieux organiser la concertation et l'action pour les programmes à venir. Après les acteurs, intéressons nous aux facteurs de développement et aux limites du collective impact. En termes de facteurs de développement, on peut noter un, une tradition de collaboration entre acteurs, deux, un milieu de l'économie sociale et solidaire dynamique qui s'est emparé du collective impact, trois, une finance solidaire bien développée et ancrée dans les territoires. Pour ce qui est des limites, on peut en citer trois. D'abord, le développement de la mesure de l'impact est encore insuffisant. La deuxième, c'est comment concrètement relever le défi majeur du collective impact, c'est-à-dire comment porter un regard neuf sur son action et sur une problématique connue depuis de nombreuses années, prendre du recul et accepter de confronter la réalité de son action et de son résultat à l'évaluation mais aussi aux pratiques d'autres acteurs. Enfin troisième limite, un nombre d'acteurs susceptibles de coordonner de tels projets encore beaucoup trop restreint. Venons-en maintenant aux Social Impact Bonds. On va suivre la même ligne d'analyse que pour le collective impact. Les perspectives d'évolution et de développement en France s'articulent autour de 4 axes : un, l'écosystème ESS est solide et celui de l'impact investing est en plein développement, deux, l'importance de l'épargne salariale et son développement prochain constituent de réelles opportunités, trois, la co-construction de projets donne une perspective de collective impact en cours crée des opportunités de financement innovant donc du SIB, quatre, la montée en puissance de certains acteurs publics comme BPI France sur le champs de l'ESS et qui peuvent se positionner comme une garantie. Après les perspectives, voyons maintenant les limites au développement des SIB qui sont au nombre de deux : la première, c'est un déficit d'évaluation même si les choses sont en progrès, les principaux acteurs de l'évaluation sont aujourd'hui le Comptoir de l'innovation, SB Factory, la Ruche qui dit oui, et Alsace Active qui s'y intéressent progressivement. La deuxième limite, c'est la tradition de l'investissement risqué en France qui est très différente de celle que l'on connait dans le monde anglo-saxon. Le public pourrait ne pas accepter l'idée qu'un investisseur privé puisse faire du profit grâce à une politique sociale. En effet, en cas de succès, l'investisseur est remboursé de son capital initial, majoré des intérêts convenus, ainsi que je vous l'expliquais précédemment. Nous ne pouvons donc en l'état importer des SIB anglo-saxons, il faut les adapter au contexte et à la tradition française. En conclusion, on peut dire qu'il n'y a pas aujourd'hui de réels lancements de titres à impact social en France, la voie est ouverte.