[MUSIQUE] Venons-en à présent à la méthode des multiples. L'approche des multiples est une théorie d'évaluation fondée sur l'idée que des actifs similaires se vendent à des prix similaires. Cela suppose qu'un ratio comparant la valeur à une variable propre à l'entreprise, par exemple, la marge d'exploitation ou le flux de trésorerie est le même pour des entreprises semblables. La formule de base est la suivante. Le fondamental correspond à un indicateur économique ou financier issu de la société à évaluer. Le multiple, lui, est déduit de l'observation d'un groupe d'entreprises comparables que l'on a rassemblées dans un échantillon. C'est le rôle des départements analyse financière dans les banques ou dans les fonds à impact. Alors, l'échantillon des entreprises comparables, il est constitué suivant différentes étapes. La première étape consiste à constituer l'échantillon d'entreprises comparables qui ont des caractéristiques similaires avec l'entreprise à valoriser. Ces caractéristiques peuvent être la zone géographique, la taille, la maturité de l'entreprise, les produits et services, la position concurrentielle, le taux de croissance, la structure financière. Vous le voyez, les critères sont extrêmement nombreux et la qualité de la valorisation va dépendre principalement des informations recueillies. Deux types de comparables existent. Les sociétés cotées et les sociétés que l'on appelle cédées ou vendues, celles qui ne sont pas cotées. Pour une entreprise sociale, le marché boursier et ses sociétés cotées n'est pas pertinent. Seules les transactions passées peuvent nous permettre de constituer un échantillon de comparaison viable. Et l'on sait que les transactions sont encore peu nombreuses. Pour les multiples, les multiples à utiliser dépendent de l'information à la disposition des investisseurs quant aux transactions passées. De nombreux multiples sont donc disponibles et dans la pratique on en compte cinq majeurs. Le price earning ratio, l'equity value, c'est-à-dire EV sur le FCFE que l'on a vu tout à l'heure, free cash flow for equity, le earning value sur l'EBITDA ou l'EBIT, que vous connaissez bien, le earning value sur le free cash flow for firms, le FCFF dont on a parlé tout à l'heure, et puis le earning value sur les ventes et les revenus. Venons-en au troisième point, le fondamental. Il s'agit de l'indicateur économique ou financier qui sera retenu pour la valorisation et qui est issu des documents financiers de la société à évaluer. Et on va multiplier ce fondamental par les multiples mentionnés ci-dessus mais en prenant en compte la dimension temporelle. Dans la pratique, cette multiplication s'opère sur une valeur historique. Par exemple, le dernier exercice terminé et quatre valeurs prévisionnelles représentant les quatre exercices à venir. Il suffit ensuite de rassembler ces valeurs dans un tableau pour chaque exercice. Cette méthode a une limite majeure. C'est celle de la difficulté pour obtenir les informations nécessaires sur les entreprises comparables et notamment pour le marché de l'entreprise sociale qui reste un marché encore petit, voire très petit, même s'il est en expansion. En outre, pour les entreprises sociales, la question de la durée de l'investissement se pose dans des termes différents de ceux qui prévalent en ce qu'on appelle le private equity classique, puisque se pose également la question de l'impact social recherché que ces méthodes de valorisation, la méthode DCF ou la méthode des multiples, n'intègrent pas. C'est pourquoi en impact investing, on va parler plus de capital patient que de capital. Voilà, alors en guise de conclusion générale, vous aurez bien compris que cette vidéo est un rappel de quelques éléments permettant la valorisation des entreprises, abstraction faite des questions d'impact. Il s'agit de vous présenter, dans leurs très grandes lignes, les deux méthodes principales d'évaluation et de souligner quelques points spécifiques aux entreprises sociales quand on souhaite calculer leurs valeurs de marché. Cette vidéo ne peut en aucun cas se substituer à un cours de corporate finance, et je vous invite à consulter les manuels de finance qui seront plus complets si vous souhaitez réaliser une évaluation la plus précise et la plus réaliste possible.