[MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette vidéo, nous allons voir deux méthodes d'évaluation financière des entreprises, sociales ou pas, la méthode dite des DCF, discounted cash flows, et la méthode des multiples. Sur ce point, je voudrais préciser que la vidéo porte sur l'évaluation économique et financière de l'entreprise. Elle ne prend pas en compte la question de l'impact. Et donc il s'agit de rappeler quelques notions essentielles de la valorisation d'entreprise sans pour autant constituer un cours sur la valorisation de l'entreprise. L'évaluation est essentielle donc pour tous les investisseurs, aussi bien pour décider combien investir que pour prévoir leur éventuelle sortie du capital sur l'horizon temporel qu'ils ont défini dans leur thèse d'investissement. Commençons donc par la méthode des DCF, discounted cash flows. L'approche DCF est une méthode d'évaluation utilisée pour estimer la valeur d'un placement en fonction de ses flux de trésorerie ou cash-flows futurs. L'analyse DCF détermine la valeur actualisée des flux de trésorerie futurs attendus en utilisant un taux d'actualisation r sur un horizon temporel n. Cette méthode est la plus rigoureuse du point de vue de la théorie économique mais c'est également la plus contraignante à mettre en œuvre. La formule de base de la méthode des DCF est la suivante. Les trois enjeux majeurs de cette méthode sont, un, quel horizon temporel n choisir ; deux, comment définir le cash-flow pertinent ; et trois, quel taux d'actualisation petit r utiliser. À chaque fois, pour répondre à la question posée, nous vous présenterons la manière qui paraît la plus pertinente dans le cadre d'une évaluation simplifiée d'une entreprise. Évidemment, d'autres choix d'hypothèses peuvent être faits pour répondre à ces trois questions, mais le format de cette vidéo ne nous permet pas de les présenter, et par ailleurs, ma qualité de professeur d'entrepreneuriat ne me permet pas de le faire de façon légitime. Je vous invite à consulter le livre Valorisation des entreprises, écrit par Philippe Thomas, dont nous nous sommes très largement inspirés pour construire cette vidéo. Alors la première question, l'horizon temporel considéré n. L'approche standard que nous allons vous présenter veut que l'horizon temporel d'une société se divise en deux parties. Une phase d'expansion jusque n, à déterminer en fonction du modèle économique de la société, et une phase de maturité qu'on réduit à une valeur terminale qu'on appelle Vt, valeur terminale petit n. En effet, passé un certain temps, passé un certain délai, le taux d'actualisation devient tellement élevé que les cash-flows actualisés deviennent quantité négligeable. Par exemple, un cash-flow à horizon de 50 ans actualisé par un taux de 10 % se trouve divisé par 117,4. La formule devient donc la suivante. La valeur terminale est encore le fruit de cash-flows, néanmoins pour la valeur terminale, on suppose que le cash-flow reste le même et augmente sur le modèle de ce que l'on appelle une rente perpétuelle. Nous modifions encore la formule, elle devient la suivante. Cela nous permet ainsi d'appliquer le modèle de Gordon-Shapiro qui est la méthode la plus connue, même si elle est ici très simplifiée. La maturité correspond à l'application d'un taux d'augmentation faible et constant qu'on appellera petit g. D'autres hypothèses vous amèneraient vers des résultats plus réalistes peut-être, mais aussi des calculs beaucoup plus complexes, beaucoup plus lourds à mettre en œuvre. Voilà pour l'horizon. Maintenant, venons-en au cash-flow pertinent. Une fois le traitement du temps résolu, il est important de définir le cash-flow qui va être effectivement utilisé dans la formule. Il existe trois grands types de free cash flows. Le Free Cash Flow to Firm, FCFF, le Free Cash Flow to Equity, FCFE, et le Free Cash Flow to Shareholder, FCFS. La définition de ces différents cash-flows se trouve dans n'importe quel manuel de corporate finance que je vous invite à aller consulter si besoin. Nous nous bornerons à spécifier lequel doit être privilégié en fonction du type d'opérations financières qu'un fonds d'investissement à impact pourrait réaliser vis-à-vis d'une entreprise. Troisième grande question, le taux d'actualisation, petit r. Le taux le plus couramment utilisé est le WACC, coût moyen pondéré du capital. Vous pouvez retrouver des méthodes de calcul de ce WACC très facilement sur internet ou là encore dans un manuel de corporate finance. Nous vous donnons simplement ici la formule qui s'affiche à l'écran. Pour conclure sur cette méthode, quelques principes sont à respecter. Pour avoir une estimation plus réaliste et plus proche de la réalité, il est important de faire une analyse des sensibilités. Il s'agit ici de faire varier les taux r d'actualisation et g, afin d'obtenir ce que l'on appelle des fourchettes de valorisation. Une matrice des sensibilités peut alors être établie. Elle correspond au tableau qui s'affiche actuellement à l'écran.