[MUSIQUE] [MUSIQUE] Bonjour, Bruno Denkel, je représente et je vais vous présenter un outil d'investissement qui s'appelle CoopEst, qui, comme son nom le dit bien, porte sur le financement de l'économie sociale dans les pays d'Europe Centrale et de l'Est. C'est un instrument qui, lorsque l'idée même de l'instrument a émergé, était tout à fait innovant, puisque c'était, en réalité, la première fois que différents acteurs du secteur de l'économie sociale décidaient de s'unir pour mettre en place un instrument financier au bénéfice d'autres institutions d'économie sociale et solidaire, dans des pays qui n'étaient à l'époque pas encore des pays européens. Donc CoopEst a été créé. CoopEst est une structure de droit belge. Il y a différentes raisons pour cela, entre autres, le fait d'avoir une meilleure flexibilité et d'assurer un démarrage opérationnel le plus rapide possible. Bien entendu, le temps nécessaire pour la mise en place du partenariat était également utilisé pour mener des missions de terrain, de sorte que lorsque l'on a eu les accords signés, avec donc les premiers, à l'époque on parlait, je pense, de 12-13 millions d'euros engagés, on a été assez vite dans les premières décisions d'investissement, puisque fin de l'année 2007, on en était déjà à un portefeuille de quatre millions. Aujourd'hui, huit ans après, on a un portefeuille de 37 millions, par rapport à une capacité totale d'investissement d'un petit 41 millions. Donc c'est un instrument qui a connu une belle évolution, qui a prouvé qu'il répondait à un besoin. Effectivement, CoopEst, c'est un instrument de dette. Cela veut donc dire qu'on apporte de la dette au long terme et qu'elle soit subordonnée aux seigneurs, à des institutions financières. Dès le départ, les investisseurs avaient clairement fait comprendre qu'ils souhaitaient qu'un instrument innovant, nouveau sur le marché, sur un secteur qui n'était pas encore très très bien identifié, se positionne de manière très précise par rapport à son offre. A son offre de financement. Et donc il était hors de question de ce point de vue-là, de faire un mix dette/capital. On est ou un instrument de dette, ou un instrument de capital. Donc c'est la raison pour laquelle ils ont choisi que CoopEst serait un instrument de dette. Cette dette, effectivement, doit correspondre à certains garde-fous. Parmi ces garde-fous, il existe toute une série de ratios que nous devons respecter et qui s'appliquent autant au portefeuille global de CoopEst qu'à chacun des investissements que nous réalisons. Si on regarde les ratios ou garde-fous s'appliquant à l'ensemble du portefeuille, on va retrouver des ratios de type maximum investi par pays, par institution, de sorte que, effectivement, la structure du passif de CoopEst, donc ça veut dire l'origine de son propre financement doit toujours correspondre à un certain rapport entre une partie qui est en capital, à savoir 20 % de l'ensemble, une partie en dette mezzanine, qui correspond à 30 %, et une partie senior, dette senior, qui correspond à 50 %. Et ça, ce sont des ratios qui constituent l'architecture de base, la colonne vertébrale du corps humain que représente CoopEst. Lorsque l'on structure un fonds d'investissement, il faut effectivement pouvoir dire à chaque investisseur exactement quelle est la nature du risque qu'ils vont prendre et ce risque, il est de différents types. Il est, bien entendu, en fonction des actifs dans lesquels le fonds va investir, mais il est aussi fait en fonction de la manière dont le passif lui-même est structuré. Clairement, les investisseurs qui interviennent dans le capital sont plus exposés que ceux qui interviennent en dette. Ceux qui interviennent en dette mezzanine acceptent une exposition au risque supérieure à ceux qui sont en dette senior. Pourquoi? Parce que si jamais à un moment, nous venons à liquider le fonds, soit parce qu'on est en fin de période, soit parce qu'effectivement, il y a un événement qui nécessite qu'on liquide le fonds, vont être remboursé en premier lieu tous les détenteurs de dette senior, puis viendront les détenteurs de dette mezzanine et s'il reste quelque chose uniquement, les détenteurs en capital. Et donc cela se traduit à la fois par une rémunération différente, la dette senior, comme elle possède un coussin de protection des autres investisseurs, est rémunérée moins cher, la dette mezzanine est rémunérée plus cher que la dette senior et les actionnaires, eux forcément, on ne peut pas conventionner la rémunération, courent un risque crédit global. D'où, particulièrement pour les actionnaires, mais aussi, in fine, pour les autres obligataires, il est très important d'avoir une politique d'investissement clair, qui borde bien l'activité de la société, de sorte que leur risque, qui est global, encore une fois, soit le plus possible bien circonscrit par rapport aux opérations d'investissement que nous menons. Donc ça, c'est quelque chose qui est effectivement très très important, de manière générale, pour la constitution de tout fonds d'investissement. Bien entendu, le fait encore une fois que l'on investisse en dette, permet de présenter un profil de risque moindre que si on faisait uniquement des investissements en capital. C'est aussi un élément à tenir en compte. Il ne faut pas oublier non plus que gérer des investissements sous forme de dette, c'est autre chose que gérer des participations en capital. Des participations nécessitent forcément une gestion beaucoup plus fine, beaucoup plus précise et régulière. Des investissements faits sous forme de dette peuvent se résumer, entre guillemets, à un suivi très précis, bien entendu, mais au mois le mois, alors que sur des instruments de capital, vous serez peut-être amené à être sur un suivi beaucoup plus rapproché, à participer à des conseils d'administration, à jouer un rôle de conseiller développeur, puisque vous êtes actionnaire. [AUDIO_VIDE]