[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Claude Arsène Savadogo, administrateur, gérant et fondateur de Bioprotect, une entreprise créée en 2011 avec pour objet de promouvoir la culture biologique auprès des agriculteurs burkinabés. En 2014, nous avons levé 275 000 euros auprès du FARA, le Forum africain pour la recherche agricole, pour financer des actions de recherche et de développement. En 2017, nous avons levé 42 000 euros auprès de la fondation La France s'engage, pour financer toujours nos actions de recherche et de développement. En 2020, nous avons levé 38 000 euros auprès de I&P, Investisseurs et partenaires, pour financer des actions de recherche développement. [MUSIQUE] Nous avons gardé de bonnes relations avec les premiers investisseurs auprès desquels nous avons levé des fonds, notamment le FARA, qui continue de nous approcher pour des appels à projets, qui continue de nous inviter, qui continue de nous mettre en relation avec d'autres investisseurs potentiels. Cette bonne relation est due au fait d'abord à la question de gouvernance et de transparence. C'est très important que l'investisseur puisse savoir à quoi sert son argent. Est-ce que l'argent est utilisé à bon escient? Quel est l'effet ou l'impact que les sommes perçues ont permis d'atteindre? Aussi, la question de communication avec les investisseurs est très importante, le reporting. Il peut y avoir des difficultés. Je prends un exemple avec notre investisseur Sinergi, I&P actuellement. Nous n'avons pas encore atteint les objectifs ou la vitesse de croisière à laquelle nous devrions être, mais dû à des difficultés qui sont indépendantes de notre volonté. Cette communication et cette proximité permettent à l'investisseur de comprendre que vous faites de votre mieux, mais il y a des facteurs exogènes qui vous empêchent d'atteindre vos objectifs. Le maître mot pour de bonnes relations avec les investisseurs c'est quoi? C'est la question de gouvernance et de transparence. C'est très important. La question de communication à travers le reporting, communication à travers le partage d'images, communication à travers des visites sur site, pour permettre de rassurer l'investisseur qu'il a intérêt de continuer à vous faire confiance. Tant que la suspicion va naître, cette relation de confiance va se trouver amincie. Donc, c'est très important de garder cela. [MUSIQUE] Au-delà de l'appui financier que le FARA nous a apporté, il y a aussi un appui technique qui a été fait à travers les mises en relation avec des personnes qui peuvent nous accompagner sous l'angle technique de force, de sorte à optimiser les ressources financières qui sont mises à notre disposition. Par exemple, FARA a facilité la collaboration avec les chercheurs du Nord, par exemple, pour nous accompagner dans le développement de notre processus de production. Avec notre partenaire Sinergi également, en plus de mettre des fonds à notre disposition, ce partenaire nous a également accompagnés, ou du moins continue de le faire, sur la structuration de l'entreprise. Les besoins financiers sont importants pour l'entreprise, c'est vrai, mais l'organisation, l'architecture, l'organigramme sont également très importants pour permettre une utilisation efficace, mais surtout créer de la valeur par rapport aux ressources qu'on met à notre disposition. [MUSIQUE]. Le premier préjugé ou bien la crainte c'est de perdre le contrôle de son entreprise. Parce qu'on se dit : « Waouh! Quelqu'un qui investit de l'argent, forcément il va vouloir fouiner et mettre son nez partout, regarder ce qu'on fait etc. Il va peut-être prendre le contrôle. Je ne serai plus le propriétaire de mon entreprise. » Ça, ce sont des idées qu'on a a priori. Et malheureusement, beaucoup d'entrepreneurs sont dans cette logique. Parce qu'on compare souvent l'investisseur au banquier, où le banquier peut saisir ou vendre les biens de l'entreprise pour se rembourser. L'investisseur, il prend le risque avec vous, et il vous accompagne dans le processus. L'autre élément de réussite, élément important, c'est la proximité ou l'accompagnement. En Afrique, les PME, c'est généralement le fondateur ou le directeur général qui dirige seul l'entreprise. On n'a pas véritablement de comité de direction, on n'a pas véritablement l'assistance ou le conseil, et c'est une seule personne qui prend les décisions. Cela peut conduire l'entreprise à des dérives ou à faire le mauvais choix. Avoir quelqu'un qui investit de l'argent mais qui reste en retrait et qui observe souvent a des réflexions et des retours assez froids qui permettent d'éviter certaines difficultés. [MUSIQUE] La relation humaine, elle est très importante dans toute vie, dans tout ce qu'on fait, et même au niveau des affaires, au niveau des investissements. D'abord, c'est une question d'hommes, est-ce que je sens la personne, est-ce que je ne sens pas la personne, mettre chaque partie en confiance. Ça, c'est quelque chose de très important. L'ouverture, la transparence, c'est quelque chose de très important. Dans toute relation, les difficultés vont exister. Mais l'humain, le fait que je suis plus ou moins ouvert, je ne suis pas opaque, pour permettre à l'autre de se projeter sur moi permet de renforcer cette relation les uns avec les autres. Un autre élément c'est la question de sortie, la phase après investissement, qu'est-ce qui se passe après l'investissement. C'est de discuter de ces modalités avant l'entrée en investissement les conditions de sortie, pour que toutes les parties puissent s'accorder et éviter qu'à la sortie l'investisseur se retire avec tout son capital, et l'entreprise retourne à la case départ. [MUSIQUE] [MUSIQUE]