[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je suis Guillaume Desnoës, cofondeur d'Alenvi, une entreprise sociale dont la raison d'être est d'humaniser l'accompagnement des personnes qui ont besoin d'aide et de soins, en valorisant les professionnels et en réconciliant les enjeux humains et économiques de notre secteur. Concrètement, au service de cette raison d'être, nous développons deux activités, une activité d'aide à domicile pour les personnes âgées, qui regroupe environ 80 personnes à Paris et en Île de France, et qui est organisée en équipe autonome, qui remette vraiment les professionnels au cœur du dispositif. Et puis, nous développons Compani, une activité de formation et d'outils pour tous les professionnels du prendre soin. [MUSIQUE] Pour nos tours de table, on a d'abord beaucoup regardé qui investissait dans des entreprises auxquelles on se comparait, donc d'autres entreprises de l'économie sociale et solidaire, d'autres entreprises de notre secteur. Et donc, on a vu ainsi certains fonds, certains business angels aussi, notamment pour le premier tour, qui investissaient, et on s'est dit, tiens, ça peut être des cibles dans notre démarchage, et donc on a commencé à faire une petite liste. Ensuite, on a été voir également d'autres entrepreneurs pour leur poser des questions et leur demander des conseils. On a fait ça de nombreuses fois et ainsi, on s'est forgé une petite liste pour la première levée de fonds. Je me souviens notamment d'une discussion avec Frédéric Bardot, juste après sa deuxième levée de fonds qui était assez significative, de cinq millions d'euros je crois, assez importante, c'était la plus grosse levée de fonds de l'économie sociale et solidaire à l'époque. On avait été le voir, et il nous avait fait en quelques minutes une sorte de mapping des investisseurs qui financent l'économie sociale et solidaire, et ça nous avait beaucoup aidé. [MUSIQUE] Pour susciter l'intérêt des fonds d'investissement ou des business angels, il y a plusieurs méthodes. Une bonne méthode ça peut être de bénéficier des événements comme les démos [INCONNU] à la fin des programmes d'accompagnement. Nous, on a eu l'occasion de le faire avec la chaire Antropia à la fin du programme Scale up et ça nous a permis de mieux connaître certains investisseurs. Je pense qu'une autre méthode, c'est très important, c'est de se faire introduire, donc demander des mises en relation à des gens qui soutiennent votre projet, qui connaissent les gens dans les fonds. Les fonds ont tous des questionnaires sur leur site, mais généralement, ils ne répondent que quand il y a une mise en relation. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est comme ça. Et troisièmement, nous, quelque chose qui nous a beaucoup aidé c'est quand même communiquer. On a communiqué sur notre impact très tôt dans notre projet, avec une vraie étude d'impact, méthode SROI, et ça a vraiment été un sésame pour faire notre trou dans ce monde de l'investissement à impact et susciter de l'intérêt des fonds d'investissement. Et c'est vrai que la mise en relation c'est très important. Par exemple, on a des business angels chez Alenvi qu'on a connus parce qu'ils avaient investi dans une autre boîte du secteur du grand âge dont on était proche. Et très spontanément et gentiment, ils nous les ont présenté, et ils ont bien adhéré à la philosophie du projet Alenvi. Après, ce genre de mise en relation, il faut la demander à des gens où vous savez qu'ils sont conquis par votre projet. Parce que si vous la demandez à quelqu'un qui ne connaît pas votre projet, qui n'a pas spécialement d'affinités, il peut se sentir mal quelque part à utiliser son capital relationnel avec des investisseurs à votre profit alors qu'il n'a pas d'adhésion particulière. Donc, il faut le faire de manière subtile et pertinente. [MUSIQUE] Le bilan que je tire de ces trois levées de fonds auprès de fonds d'impact c'est qu'il faut bien se préparer, qu'il faut bien communiquer en amont sur son projet, son impact, très largement, pour aussi avoir une réputation qui nous précède quand on arrive dans la pièce où les investisseurs vont se faire un avis sur le projet, et puis bien choisir les investisseurs pour ne pas perdre de temps avec des investisseurs qui n'auraient pas une thèse d'investissement en phase avec le projet et bêtement se décourager ou perdre confiance alors qu'en fait, c'est juste une inadéquation entre le projet et le fonds. [MUSIQUE] Le conseil que je donnerais aux entrepreneurs c'est de bien lire les reportings que font les fonds d'investissement pour les personnes ou les institutions qui mettent de l'argent dans ces fonds d'investissement. On les trouve sur leur site Web ou dans leurs salles d'attente. Souvent, il y a un beau rapport annuel. Lisez ces documents, ça va vous éclairer sur exactement ce que recherchent les fonds [INCONNU], quels indicateurs d'impact les intéressent, et vous allez pouvoir beaucoup mieux caler votre discours et aussi vous assurer que leur thèse d'investissement est bien en phase avec votre projet. [MUSIQUE] Mon conseil pour les fonds ça serait d'être présent vraiment lors des incubations de projets, à la fois dans les réseaux d'incubation de projets dits à impact très ESS, mais aussi peut-être dans des réseaux d'incubation de start-ups classiques, qui peuvent prendre une tournure impact, se structurer pour attirer des financements à impact, faire évoluer parfois aussi leur business model, leur product market fit pour qu'ils prennent en compte cette dimension d'impact social et environnemental, et qu'ils deviennent des projets faits pour les fonds d'impact. [MUSIQUE]