[MUSIQUE] David Lorrain, je suis le fondateur de Recyclivre.com. On fait de la collecte et de la revente de livres d'occasion sur Internet, en cherchant à avoir un minimum d'impact sur la terre et un maximum sur l'homme. Recyclivre a été fondé en 2008, on est aujourd'hui à peu près à 9 millions de chiffre d'affaires. On a une quarantaine de personnes chez nous, à peu près partout en France, sur sept villes en France, et en Espagne depuis deux ans et on ouvre cette année en Italie. On travaille avec Ares depuis le début, donc depuis 12 ans, qui s'occupe de notre logistique de stockage et d'expédition des commandes, où il y a une trentaine d'équivalents à temps plein là -bas, qui sont des personnes en situation d'insertion et pour certaines porteuses d'un handicap. Et il y a deux, trois dates importantes je pense pour Recyclivre, on va y venir. C'est 2014 où je fais rentrer un deuxième fonds d'investissement chez Recyclivre après avoir eu une première levée de fonds en 2009 où j'ai racheté la participation de ce premier fonds avant de faire rentrer un nouveau fonds en 2014 qui sont toujours chez nous. [MUSIQUE] Et les premiers, ça c'est un conseil que je peux vous donner, les premiers fonds, moi je commence Recyclivre en fin 2008. Je m'étais donné six mois avant de dire, est-ce que ça marche, ça ne marche pas, est-ce qu'il y a un intérêt, pas un intérêt et dans six mois, il faut que j'aille chercher une levée des fonds parce que ça va demander de l'argent, des capitaux, pour pouvoir investir, embaucher, etc. Et moi, c'est un conseil que je donne à tous les entrepreneurs et entrepreneuses qui cherchent des fonds ou même qui n'en cherchent pas, c'est de reprendre votre carnet d'adresses et rappeler des personnes que vous n'avez pas vu depuis 10 ans ou 15 ans, avec qui vous étiez ensemble à la Fac, au lycée. L'anecdote, moi, c'est en déjeunant avec un copain que je n'avais vu depuis 10 ans, on était à la Fac ensemble, et qui lui aussi était en train de créer sa boîte, et en fait me dit, tiens c'est marrant, j'ai rencontré ce fonds-là et en fait ça pourrait coller entre vous, entre ce qu'ils cherchent et toi ce que tu es, vas-y, appelle-les. Et c'est comme ça que j'ai fais rentrer un premier fonds d'investissement chez moi qui était un petit fonds de quelques personnes qui avaient mis de l'argent ensemble pour investir dans les boîtes. Pour la petite histoire, c'est un fonds qui n'existe plus, mais j'étais leur deuxième participation, et leur première participation qu'ils avaient fait quelques semaines avant c'était covoiturage.fr qui est devenu Bablacar. [MUSIQUE] Donc, c'est Investir&+ qui est chez nous depuis 2014 et ce qui est marrant d'en parler aujourd'hui, c'est qu'en fait la rencontre s'est faite via Antropia. Il se trouve que Vincent Fauvet qui est le Directeur du fonds d'Investir&+ était jury du comité de sélection de Scale up en 2014 je crois ou 2013, au moment où je candidate chez Antropia et que je participe au programme Scale up. Et ça s'est fait assez naturellement et assez rapidement. Il se trouve qu'il y avait beaucoup de connexions de façon surprenante, pas surprenante mais avec des personnes qu'on connaissait mutuellement. Vincent nous avait vu aussi il y a six mois avant et six mois après avec le programme Antropia. Il avait pu nous suivre et donc, ça s'est fait assez facilement. [MUSIQUE] Au moment où moi je cherche à relever de l'argent, je savais qu'il y avait Vincent d'Investir&+ qui était venu me voir et qui m'avait dit, écoute, viens nous voir le jour où tu veux lever de l'argent. Mais je suis allé voir aussi d'autres fonds d'investissement à impact, c'était ça le critère. C'était des fonds d'investissement qui mettent évidemment la recherche de rentabilité mais aussi la recherche d'impact dans leurs critères de choix des entrepreneurs qu'ils accompagnent, des boîtes qu'ils accompagnent. Mais il y en a qui sont venus en disant, écoutez, on va se voir la semaine prochaine et je viens avec un membre du comité de sélection du fonds. C'est un ancien médecin à la retraite qui adore les livres. Je me suis dit, est-ce qu'ils n'ont rien compris à notre business, et effectivement on a passé trois heures je me souviens, on n'était pas dans ces bureaux-là , on était dans des bureaux pas si loin, à 200 mètres d'ici. J'ai perdu trois heures de mon temps, parce que ce que la personne qui était venue pour interroger le business, voir ce que c'était, essayer de comprendre, c'est juste quelqu'un qui aimait les livres. Et nous, oui, on vend des livres, mais le cœur du business ce n'est pas ça. Notre force c'est la logistique, c'est réussir à vendre beaucoup du volume sur des marges qui sont faibles et en ayant vraiment automatisé, en ayant fait un maximum de choses pour que ça coupe le moins d'argent possible. Donc, s'ils étaient venus avec un spécialiste de la logistique, on se serait peut-être plus compris qu'avec un ancien médecin à la retraite qui adorait les livres. Et puis après, moi je considère qu'il faut qu'il y ait vraiment une rencontre parce qu'un investisseur c'est un colloque, c'est un colloque que vous prenez chez vous, qui est chez vous. Donc, quand ça se passe bien, c'est super, tout le monde est content, etc. Et puis, quand ça se tendre sur t'as pas fait les courses ce jour-là , etc., c'est là où en fait il faut faire des concessions, il faut partager et tout. Donc, il faut être à l'aise et il faut avoir envie de travailler ensemble et avoir vraiment envie de discuter, d'être challengé par des personnes que vous respectez, par des personnes qui vous font grandir et par des personnes qui sont là pour vous aider. Et donc, si ça se passe mal et s'il n'y a pas de fixe, ça va être compliqué. [MUSIQUE] Le conseil que je pourrais donner aux fonds, qu'est-ce qu'il faut aller chercher chez un entrepreneur ou dans une entreprise, il faut être dans une relation de confiance et il faut mettre cartes sur table et ne pas se raconter des histoires parce qu'à un moment ou à un autre, on le paye ou pas. Moi j'ai vu des exemples autour de moi de boîtes qui ont été valorisées, et qui ont été valorisées des millions d'euros et qui ne faisaient rien en chiffre d'affaires, qui promettaient des choses et qu'ils n'ont jamais réalisées, qu'ils ne réaliseront jamais et qui ont explosé depuis et qui ne sont plus là . Moi, ce n'est pas mon concept de vie, d'entreprenariat. Je pense que ça se paye de toute façon un jour ou un autre, donc le conseil que je peux donner c'est essayer de mettre cartes sur table au maximum entre les deux et essayer d'aller chercher ça chez l'entrepreneur, et de se dire, ne nous racontons pas d'histoires parce qu'à un moment ou à un autre, on va le payer, vous comme moi. C'est forcément une relation de séduction que vous avez en tout cas au début comme n'importe quelle relation de séduction, où vous avez envie de séduire. Eux ont envie d'être séduit par votre idée aussi et pour se dire, on s'engage, on y croit, on y va à fond, etc. Donc, il y a forcément un petit coup de bluff aussi, il y a un peu de choses où on enrobe un petit peu les choses et on parle que de ce qu'on a envie de parler, des belles choses. [MUSIQUE]