[MUSIQUE] Je suis Emeline Stievenart. J'ai cofondé le cabinet KiMSO en 2014. Nous avons mené plus de 100 projets à date. Pour la moitié, cela concernait des associations. Nous travaillons aussi avec des fondations, des entreprises ou des financeurs. Il y a cinq grandes étapes quand on se lance dans une mesure d'impact. La première, c'est la phase de cadrage. On se pose la question du pourquoi. Pourquoi on veut mesurer son impact et à quoi et à qui vont servir les résultats? La deuxième étape est celle de la structuration. On va travailler concrètement sur son référentiel d'évaluation, ses critères, ses indicateurs et ses outils de collecte comme ses questionnaires. La troisième étape, c'est celle de la collecte des données. On va aller auprès des parties prenantes de manière qualitative ou quantitative pour recueillir les données sur l'impact créé. La phase suivante, c'est celle de l'analyse de ces données et l'interprétation des résultats qui auront été obtenus. Mais il ne faut pas s'arrêter là. Il y a une dernière étape qui est celle de l'utilisation des résultats à des fins de valorisation de communication de l'action ou pour nourrir des prises de décision. La mesure d'impact social est un phénomène qui a pris de l'ampleur depuis une dizaine d'années mais ce n'est pas un mouvement complètement neuf puisque depuis des années il y avait une réflexion autour de l'utilité sociale des organisations de l'économie sociale et solidaire. Le virage qu'on observe, c'est celui d'un virage vers plus de quantification avec cette notion de mesure et vers l'impact, qui veut dire qu'on va essayer de mesurer, d'estimer les changements réels pour les parties prenantes, les bénéficiaires de l'action. Le questionnement autour de son impact social peut concerner tout acteur, prioritairement des acteurs qui sont d'intérêt général comme des associations puisqu'on va se poser la question du so what? Quels sont les besoins de mes bénéficiaires? Quelle est la qualité de ma réponse par rapport à ces besoins? Est-ce que c'est efficace, pertinent, durable? Comment je peux améliorer mon action pour créer encore plus d'impact? Donc ça concerne des associations, des organisations de l'économie sociale et solidaire mais aussi des financeurs ou par exemple des directions RSE d'entreprises qui ont des projets d'intérêt général et qui veulent rendre compte, mesurer, estimer l'impact que cela a généré. Pour prendre un bon départ quand on se lance dans une mesure d'impact social il faut se demander pourquoi on veut mesurer son impact. C'est pour répondre à quelle question et à quel enjeu de l'organisation. Si vous êtes en phase de démarrage. Vous êtes en train de créer votre association ou votre entreprise sociale, vous êtes plus dans une phase où vous allez essayer de capter les besoins sociaux auxquels vous essayez d'apporter une réponse et tester la pertinence de votre réponse. Si vous êtes dans une phase de plus grande taille, l'enjeu sera peut-être plus de structurer vos outils, d'avoir une remontée de données un peu plus pérenne et systématique pour rendre compte régulièrement de l'efficacité de votre action. Vous voyez, on a deux contextes très différents. Donc il faut vraiment savoir qui vous êtes, à quel stade vous êtes et pourquoi vous voulez mesurer cet impact pour trouver la méthode qui sera la plus adaptée à votre contexte. Il y a quelques éléments structurants quand on veut se lancer dans une démarche de mesure d'impact social. Le premier élément c'est d'accepter ce questionnement. C'est une démarche qui permet de prendre du recul sur son action. Vous allez structurer les outils, collecter des données auprès de vos parties prenantes et dans une logique de concertation avec ces parties prenantes. Cela va questionner, enrichir aussi votre impact social. Il faut accepter d'aller un peu questionner ce qu'on pensait être une évidence en termes d'impact social pour demander l'avis et collecter des données aussi quantitatives qui viendront préciser, délimiter ce qui est réellement votre impact social. Il y a trois principes qui peuvent vous aider lorsque vous lancez une démarche de mesure d'impact social. Ce sont le pragmatisme, la rigueur et la transparence. Ce n'est pas évident de concilier ces trois principes mais le sujet du pragmatisme c'est important puisqu'il faut vraiment délimiter, trouver la méthode, comme je disais tout à l'heure, adaptée à son contexte, ne pas créer des usines à gaz mais savoir avoir la juste mesure avec les options méthodologiques que vous allez prendre. Ensuite de la rigueur, puisqu'une fois qu'on a fait ces choix méthodologiques, de faire une enquête par questionnaire ou une enquête qualitative à travers des observations, des entretiens, il faut le faire avec rigueur et aussi rigueur ensuite quand vous analyserez les résultats. La transparence, c'est parce qu'il n'y a aucune méthode parfaite. Il y aura des biais, des limites à votre démarche. Donc il faut être transparent sur la matière dont vous allez procéder et aussi sur les résultats que vous aurez obtenus. Il n'y a rien de pire qu'un beau rapport qui finit sur une étagère. Si on se lance dans une mesure d'impact social, l'idée c'est de valoriser les actions qui ont un impact positif sur la société et, ou, d'améliorer ces actions pour qu'il y ait encore plus d'impact demain. Donc il faut vraiment utiliser les résultats obtenus à l'issue de votre démarche de mesure. [MUSIQUE] [MUSIQUE]