[MUSIQUE] [MUSIQUE] Simplon est un réseau d'écoles gratuites qui forment des demandeurs d'emploi aux métiers du numérique. Il y a maintenant 45 écoles qui forment 1 000 personnes par an. Depuis le début de Simplon, la mesure d'impact social a été mise en place parce que les financeurs nous demandaient de qualifier et de quantifier nos résultats. Assez rapidement, dès la première promotion de Simplon, on a regardé ce qui arrivait à nos anciens élèves à trois mois, à six mois, à 12 mois et 24 mois après leur formation à Simplon. La mesure d'impact social à Simplon a été mise en place en interne, avec des ressources internes. On a une personne dédiée à plein temps sur ce sujet-là depuis l'origine de Simplon, donc depuis cinq ans. Mais on a été bien accompagné dans le cadre du Fellowship Ashoka et du programme Scale Up d'Antropia pour raffiner un petit peu cette mesure d'impact social. La première mesure d'impact social a concerné la première promotion de Simplon en octobre 2013, avril 2014. Après la formation, on a eu une période de six mois où on a suivi nos anciens apprenants et où on les a interrogés à la fois en termes d'entretiens qualitatifs au téléphone et aussi de questionnaires. Ça a mis environ six mois. Le poids financier que représente la mesure d'impact à Simplon a été peu calculé. En fait il est assez circonscrit au fait qu'on a une personne à plein temps, un ETP à plein temps sur la mesure d'impact mais je pense que si on grattait un petit peu, on regarderait qu'il y a aussi du temps passé de reporting dans les équipes qu'on devrait quantifier pour avoir la valeur globale des ressources qui sont consacrées à la mesure d'impact. En temps qu'entreprise de l'économie sociale et solidaire, on est vraiment drivé par l'impact. L'ensemble des collaborateurs de Simplon est complètement attaché au fait d'avoir de l'impact et aussi au fait de le mesurer. L'ensemble des personnes à Simplon est très sensibilisé, très mobilisé pour que des données puissent remonter et très sensibilisé aussi au fait que l'impact de Simplon augmente considérablement sur ces cinq dernières années. On n'a eu aucune difficulté à communiquer ce souci-là auprès de nos équipes puisque la plupart des gens qui ont rejoint Simplon l'ont rejoint parce que c'est un projet qui a un fort impact social. La mesure d'impact social à Simplon a profondément modifié la manière dont on travaille et la manière dont on est organisé puisqu'au départ la mesure d'impact était assez spontanée. On regardait ce qui arrivait à nos anciens apprenants après leur formation. Après on a fixé de nouveaux critères qui nécessitaient qu'on recueille plus d'informations à l'entrée en formation, au milieu de la formation et aussi après la formation. Là dans le cadre de la stratégie qualité, on est en train de se pencher sur ISO 26 000 et sur des nomenclatures de responsabilité sociale d'entreprise. On est en train de revoir l'entièreté de nos processus pour intégrer ces nouvelles contraintes qui ne sont pas des contraintes à la mesure d'impact. La mesure d'impact ce n'est pas un long fleuve tranquille. Effectivement la première difficulté qu'on a rencontrée, c'est de faire remonter les données de nos anciens apprenants puisqu'une fois que vous avez fini Simplon et que vous avez trouvé un job, rien ne vous oblige à remonter des données à l'école qui vous a formé. Ça c'est un vrai travail et la personne qui s'occupe de ça en interne est vraiment très mobilisée pour avoir un maximum de données possibles. Ensuite on s'est rendu compte qu'on ne mesurait qu'une partie de l'impact, l'impact que nous demandait les financeurs et qu'on avait bien d'autres choses qui relevaient de notre impact et qu'on ne mesurait pas. Donc il a fallu réintégrer de nouvelles données à l'entrée en formation et à la sortie. En fait on n'a pas une mesure d'impact homogène sur l'ensemble des critères puisqu'on en a rajouté tout le temps depuis cinq ans. Ça c'est la deuxième difficulté. C'est comment comparer l'ancien et le nouveau avec des indicateurs qui ont pu changer au cours du temps. Si c'était à refaire la mesure d'impact auprès de Simplon, je pense qu'on se serait fait accompagner par un cabinet qui nous aurait permis d'avoir un regard extérieur dès le début et de ne pas, comme on le fait souvent dans le monde des start-up y compris chez Simplon, d'apprendre en marchant. C'est vrai qu'on aurait eu des données plus homogènes et on aurait peut-être mieux réfléchi à la totalité de nos impacts au lieu d'aller bille en tête sur la partie insertion professionnelle et certainement qu'on aurait pu avoir des données plus homogènes, plus qualitatives, plus profondes aussi et qu'on aurait pu suivre dès le début alors que là pour le coup on les a découvertes en chemin et elles ne sont pas sur la totalité de la période d'impact. Mes trois conseils pour des acteurs de l'ESS qui voudraient mettre en place une mesure d'impact, c'est se faire accompagner et disposer d'un regard extérieur parce qu'on a souvent un regard sur soi-même qui est assez différent de celui que pourrait porter un professionnel de la mesure d'impact qui a aussi évalué ou participé à l'évaluation de projets qui sont similaires. La deuxième chose, c'est de bien savoir pourquoi on mesure l'impact. Est-ce que c'est uniquement pour justifier des financements qu'on a? Est-ce que c'est pour mobiliser aussi ses collaborateurs? Pour mobiliser ses parties prenantes? C'est intéressant aussi de regarder ça sur la totalité du spectre des parties prenantes d'un projet et pas juste les financeurs. La troisième chose, c'est que je conseillerais de réfléchir à la monétisation de cet impact et au fait de pouvoir regarder dans quelle mesure on peut utiliser cette mesure d'impact pour démontrer qu'on a un impact sur des coûts évités ou de pouvoir aussi monétiser cette mesure d'impact ce qui est toujours utile quand on manque de financement pour continuer à avoir de l'impact le plus possible. [MUSIQUE]