[MUSIQUE] Je suis Fanny Bellassen et je suis responsable des partenariats, et je coordonne les démarches d'évaluation d'impact au sein de VoisinMalin. VoisinMalin c'est une association qui a été créée fin 2010 pour améliorer le quotidien des habitants des quartiers populaires, qui sont dans des quartiers qui sont en transformation urbaine. Donc concrètement, VoisinMalin c'est des équipes d'habitants salariés qui vont à la rencontre de leurs voisins en porte à porte pour leur apporter des conseils, des astuces pour vivre mieux. Que ce soit sur des sujets de santé, d'éducation, d'emploi ou autres, d'habitat, de cadre de vie. Et aujourd'hui, VoisinMalin est implanté dans une quinzaine de villes en France et en huit ans, les voisins malins ont rencontré près de 50 000 familles. Chez VoisinMalin, on a mené quatre démarches complémentaires en termes de mesures d'impact. Dès la première année de mise en oeuvre du projet, on a mis en place le SROI. Ensuite un peu plus tard, avant d'initier notre changement d'échelle, on a lancé trois démarches complémentaires à savoir une étude randomisée sur l'impact d'une visite en porte à porte sur l'habitant. Une des démarches plutôt sociologique, une étude menée par une psychosociologue pour mesurer l'impact de VoisinMalin sur les voisins malins eux-mêmes. Et puis une démarche d'auto-évaluation, donc en intégrant dans notre pratique quotidienne des indicateurs d'évaluation d'impact. Auprès de nos partenaires, notre mesure d'impact, ça nous a permis je pense, de mieux leur faire comprendre VoisinMalin, de partager avec eux des repères sur notre action en nous-mêmes comprenant plus finement en fait ce qui se passe dans notre action, comment on mesure notre impact etc. Donc typiquement on a fait une étude sociologique qui nous a permis vraiment d'affiner l'impact qu'on a auprès des voisins malins, le rôle du management et la façon de manager les voisins malins chez nous. Je pense que ça permet aux partenaires de mieux comprendre l'innovation de VoisinMalin. C'est aussi une façon pour nous d'associer nos partenaires dans une attitude de questionnement, c'est-à-dire que même si on n'a pas fait notre mesure d'impact à la demande de nos partenaires, on a toujours partagé avec eux pour qu'ils se rendent compte des questions structurantes en fait dans notre projet. Donc pour le SROI par exemple, on les a associés à ces questions. Pareil pour des études randomisées etc. Ça leur permet vraiment de comprendre le sens du projet. Et puis les éléments qu'on a récoltés, par exemple dans notre démarche d'auto-évaluation, on a remonté pour la première fois des éléments consolidés et transversaux à toutes nos missions en matière d'impact. Ce qui permet aussi à nos partenaires de mieux comprendre finalement ce qu'apporte VoisinMalin. La deuxième chose je pense, c'est que l'évaluation d'impact par rapport à nos partenaires, ça a aussi été une façon de récolter des arguments de poids pour retourner voir des institutions comme par exemple l'Assurance Maladie qui connait bien les méthodes qu'on a employées comme la randomisation, et de retourner les voir avec des arguments de poids pour les convaincre de nous confier des missions et de les mobiliser davantage. Alors la mesure d'impact, ça nous a permis d'ajuster notre modèle et d'améliorer notre activité. C'est vraiment dans cette optique là qu'on l'a menée. Et je dirais surtout pour valider des intuitions qu'on avait et les éléments fondamentaux de notre action parce que c'était un projet très innovant et donc, on a ressenti la nécessité de mener une mesure d'impact dès la première année. On a découvert des utilités inattendues dans la mesure d'impact. Par exemple l'étude randomisée qui a été réalisée nous a vraiment permis de mieux caractériser la population qu'on rencontre en porte à porte et d'avoir des données beaucoup plus fines sur les personnes qu'on rencontre, leur situation. Des statistiques qui ne sont pas forcément disponibles par ailleurs sur le niveau de confiance qu'il y a dans ces quartiers par rapport aux habitants du quartier ou à l'extérieur par exemple. Donc ça c'est des éléments très intéressants pour nous. Et par ailleurs le SROI qu'on avait mené, a également permis de préciser l'impact par rapport à ce qu'on pensait nous initialement. Typiquement, l'impact sur les voisins malins eux-mêmes. On avait projeté peut-être quelque chose sur l'importance pour eux de construire un réseau relationnel, et eux ils nous ont dit que c'était plutôt le plaisir du contact en fait, de rencontrer de nouvelles personnes qui était important pour eux. Donc on a recentré un peu l'impact. Les facteurs clés de succès de la mesure d'impact social pour nous c'est déjà que ce soit un sujet qui soit perçu comme stratégique pour l'organisation et donc généralement porté par la direction. Pourquoi? Parce qu'il va y avoir des arbitrages à faire que ce soit en termes de ressources humaines, financières, mais aussi les retombés sur l'action opérationnelle. Ça va avoir des conséquences sur l'organisation de l'activité et donc nous, on a eu de la chance que la fondatrice soit vraiment impliquée dans le pilotage de l'évaluation d'impact, mais aussi dans la mobilisation des équipes en interne et des experts en externe. Un dernier point clé c'est que nous on a été accompagné dans cette démarche, et on pense que c'est intéressant et important pour une structure pour ne pas aller vers ce qui nous fait plaisir et avoir une certaine exigence par un tiers en fait, qui a lui en plus des éléments de comparaison puisqu'il a mené d'autres études. Et ça permet aussi de créer un agenda en interne, d'avoir une priorité, un agenda pour avancer. [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE]