[MUSIQUE] Main Forte est une entreprise d'insertion qui comprend 80 personnes dont un peu plus de 60 personnes en insertion. Notre activité support est le transport routier de marchandises et un petit peu de logistique, et on réalise un chiffre d'affaires d'environ 4 millions d'euros. La mesure d'impact social s'est mise en place un peu naturellement puisque déjà on a une contrainte et une obligation vis-à-vis de nos financeurs publics. Donc c'est naturel de mesurer, en tout cas quantitativement, nos résultats. Ça s'est mis en place au fil de l'eau mais de façon naturelle, comme on mesure l'impact économique de notre entreprise. Les collaborateurs, quand on leur parle de mesure d'impact social, alors pour eux c'est un grand mot qui ne veut peut-être pas dire quelque chose, mais quand on leur dit qu'on va mesurer le résultat de ce qu'on fait tous les jours, de notre travail quotidien, comme on mesure notre travail quotidien, la valeur ajoutée créée, économique, et le chiffre d'affaires, le résultat et autre, eh bien on mesure aussi la valeur ajoutée qui est créée vis-à-vis des personnes qu'on accueille puisque c'est notre ADN, c'est l'objet principal de notre société, et donc à ce moment-là, ça leur paraît naturel. Donc on le communique parce qu'on donne ces résultats. Comme on dit on a fait tant de chiffre d'affaires, on va dire on a tant de sorties positives tant de formations Permis, etc. Donc je dirais qu'on le communique assez naturellement. On le communique peut-être moins régulièrement qu'un chiffre d'affaires, ça je le reconnais, en interne, mais en tout cas on a la même périodicité que pour nos indicateurs économiques, c'est-à-dire que nous, on a adopté la périodicité bimestrielle. Donc quand on sort des résultats économiques, on sort en partie une mesure d'impact social, c'est-à-dire au moins la partie quantitative, c'est-à-dire le nombre de permis qui sont passés, les sorties positives, le nombre d'entrées, le nombre de sorties et éventuellement d'autres indicateurs qu'on pourrait intégrer dans la mesure d'impact social, mais qui sont plutôt une mesure des moyens qu'on met en oeuvre pour voir s'ils donnent du résultat ou pas. Par exemple, on a recruté quelqu'un qui fait du recrutement dans l'objectif que cela soit plus fluide puisque on est dans un métier en tension sur le métier des conducteurs routiers. Donc, je lui ai demandé, comme indicateur, et elle a ces objectifs là, de mesurer le taux de rotation des conducteurs, la durée des parcours. Est-ce qu'il y a des parcours courts, qui pour nous sont des échecs? Voilà, donc elle a un certain nombre d'indicateurs et là elle les diffuse forcément puisque c'est directement dans ses objectifs. Par exemple, quand les personnes quittent la société, donc on a une procédure de sortie puisque c'est assez fréquent, donc voilà on a une procédure pour ça par rapport à d'autres entreprises, et là, oui, il y a un impact obligatoire parce que pour la Direccte, on peut changer notamment changer la valeur de la sortie, si je puis dire, pendant trois mois à date de sortie. Donc, dans le processus, il y a le fait que les personnes qui sont en charge du suivi, de l'insertion, de la formation et de la mesure d'impact social, donnent bien les informations à la comptable pour qu'elle puisse les intégrer, là de façon obligatoire, dans la base de données de la Direccte, de la SP. Donc ça, c'est un impact. Et puis, on essaye d'avoir les contrats de travail, savoir où ils vont, si c'est un CDI, si c'est un CDD. Si jamais il n'y a pas de contrat, alors là c'est plus qualitatif, mais d'essayer de mesurer dans quel sens on a quand même fait avancer le parcours d'insertion de la personne. Si on avait à revoir tout notre processus de mesure d'impact social, je ne crois pas que je le ferais différemment. Il est surement perfectible. Je pense qu'il y a plein de gens qui font ça mieux que nous. On pourrait y mettre plus de moyens, parce que, par exemple, travailler avec des experts ou des gens externes, des auditeurs, je suis sure qu'on apprendrait, mais on n'a pas les ressources pour ça pour l'instant. Mais je pense que par rapport à nos besoins, il faut qu'un système de mesure, quel qu'il soit, là en l'occurence d'impact social, soit aussi souple parce qu'il faut qu'il puisse s'adapter aux circonstances, aux profils des personnes qui peuvent évoluer, à l'activité de la société qui peut évoluer, etc. Donc là, pour le coup, on garde cette souplesse. Pour moi, pour mesurer l'impact social, il faut que, comme tout indicateur, ce soit simple et facile à obtenir, parce que sinon on a un peu tendance à se décourager et à ne plus le faire, donc ça ne sert pas à grand chose ; qu'on puisse s'assurer aussi de sa fiabilité, parce que sinon on peut faire dire n'importe quoi à n'importe quel chiffre et n'importe quelle valeur ; et puis que ça ait du sens pour les personnes qui les collectent et qui les interprètent. Les deux objectifs que nous, en tout cas, on s'est donné, c'est de mesurer ce qu'on fait pour rendre compte à ceux qui nous font confiance, aux parties prenantes, que ce soit nos actionnaires, que ce soit les financeurs publics, que ce soit nos clients, aussi, qui sont intéressés par la RSE et de savoir ce que deviennent nos conducteurs. Mais aussi nous, qu'est-ce qu'on en fait? Est-ce que ça nous permet de réfléchir? Est-ce que ça nous permet d'évoluer? Est-ce que ça nous permet de faire autrement, de se remettre en question? Voilà. Si un indicateur ne fait pas ça, je pense qu'il ne sert pas à grand chose. [RIRES] [MUSIQUE]