[MUSIQUE] La mesure d'impact, chez Les Talents d'Alphonse, a duré à peu près six mois. On ne l'a pas du tout fait à la demande d'une partie prenante, en particulier, c'était vraiment pour nous, pour vérifier l'adéquation entre les raisons pour lesquelles on avait lancé le projet, le besoin social à l'origine du projet, et la solution qu'on avait mise en place. Maintenant, cela va faire un an qu'on a réalisé des mesures, mais pour moi c'est vraiment un support de communication. Je l'utilise que ce soit pour communiquer avec des agences ne serait-ce même de communication, qui n'ont peut-être rien à voir au départ, avec des partenaires, qu'ils soient privés ou qu'ils soient publics. C'est un super outil pour expliquer même ce que font Les Talents d'Alphonse. Si c'était à refaire, c'est bien peut-être de cloisonner activités pures du projet et la mesure, mais c'est plus faire communiquer parce que, à la fin, il y a plein d'informations, plein de bonnes idées que l'équipe a fait ressortir. Les bonnes idées que l'équipe a fait ressortir, c'était justement un besoin du pôle Alphonse sur les événements de communauté, sur comment les améliorer. C'est quelque chose qu'on aurait pu intégrer au questionnaire. On ne l'a pas fait. Une fois que le questionnaire est parti, on ne va pas le relancer parce que cela va biaiser toutes les informations et parce qu'on l'avait envoyé à plusieurs centaines de personnes et on n'avait pas non plus 10 000 personnes à ce moment-là donc elles étaient toutes, déjà, touchées par le premier questionnaire. Donc c'est peut-être plus important, du moins au départ, d'impliquer l'équipe dans cette mesure d'impact, et que ce soit un projet vraiment qui motive tout le monde et que tout le monde le porte dans l'entreprise. Si j'avais trois conseils justement sur la mesure d'impact social, j'en ai beaucoup parlé, c'est de ne pas sous-estimer le temps que ça prend. Donc c'est à la fois, le premier, libérer du temps pour les personnes, pour qu'elles aient vraiment le temps de se consacrer à cette mesure d'impact, qu'elle soit menée dans les meilleures conditions possible, et ne pas se dire, je continue à faire ce que je fais tous les jours et en plus je vais faire la mesure d'impact. Non, cela prend du temps sur la durée et dans l'agenda quotidien. C'est bien se faire entourer. Il y a plein de personnes, de cabinets qui sont spécialisés dans la mesure d'impact. On eu (IM)PROVE, aussi, qui nous a accompagnés et qui nous a donné pas mal de conseils sur la formalisation de cette mesure d'impact. En plus, c'est des cabinets qui sont passionnés, qui sont très bons dans ce qu'ils font et qui ont déjà mesuré énormément de mesures d'impact au préalable, donc qui ont beaucoup de choses à apporter sur comment la formaliser. Et le troisième conseil, c'est de vraiment se lancer, d'y aller à fond. Pour nous, ça a été un moyen de rebooster toute l'équipe parce qu'il n'y a rien de plus stimulant que de voir que, finalement, ce qu'on fait au jour le jour a vraiment un impact sur nos bénéficiaires. Nous, c'était sur nos alphonses, sur nos alphonsines, et ça, c'est vraiment le bon moyen de se lever tous les jours, rebooster toute l'équipe et après automatiquement, si ce qu'on fait à un vrai impact et que cela a été prouvé, que ce n'est pas que des mots, c'est un super outil pour trouver des partenaires, pour trouver du financement, et trouver des leviers pour que le projet aille d'autant plus vite. Moi, je conseille à tout le monde de démarrer sa mesure d'impact tôt dans le projet. Pourquoi? Parce que ça va permettre vraiment de confronter sa solution au besoin social qu'on a sourcé au départ, parce que, finalement, si vous faites votre mesure d'impact dans cinq ans ou dans dix ans, et que vous vous rendez compte que le projet n'a pas d'impact, ce serait l'horreur. Mais du moins au niveau de l'efficience ou de l'efficacité du projet, tout au long du projet on met des process en place, et ces process auraient pu être améliorés. On aurait pu préférer concentrer ses moyens humains, ses moyens financiers sur certaines activités plutôt que d'autres, et donc c'est vraiment ça pour moi l'intérêt aussi de faire sa mesure d'impact très tôt. C'est le moment où on va construire tous ces process, où on choisit où concentrer son énergie et donc autant concentrer toute son énergie là où elle a un vrai impact sur les bénéficiaires. Et un autre intérêt de faire sa mesure d'impact très tôt, c'est que ça va permettre de mettre en place des indicateurs qu'on va suivre dans le temps, et aussi de préparer son développement. Nous, comme je pense tous les projets, on a voulu très vite se développer sur l'ensemble du territoire, essaimer le projet. On s'est rendu compte que ce n'était pas la bonne solution, qu'il valait mieux rester sur des territoires, mailler les territoires, c'est-à-dire avoir le plus de seniors possible sur ces territoires, et que ces seniors aient un nombre d'heures important chaque mois de transmission. La mesure d'impact chez Les Talents d'Alphonse, en quelques chiffres. Ça aura été six mois de travail, un budget aux alentours de 5 000 à 7 000 euros. Ce budget, comme je l'avais dit, c'était en pro bono, donc ce n'est pas le cabinet qu'on a payé, mais finalement c'était l'équivalent d'une personne à quasi temps plein, donc au moins à 60 % de son temps, pendant les six mois, et c'est aussi l'implication du dirigeant, donc moi, sur ce projet. Cette implication, je pense qu'elle est indispensable, parce que ce n'est pas seulement un rapport qu'on va sortir. La mesure d'impact, c'est creuser en profondeur, finalement, le fonctionnement de la structure, son impact sur les bénéficiaires, comment elle doit se développer, à quelle vitesse, sur quels territoires, etc. C'est vraiment un outil stratégique, un outil de développement, et il faut absolument, je pense, que la fondatrice ou le fondateur soit intégré dans ce process, et en soit à l'origine, c'est bien pour la motivation du reste de l'équipe, mais surtout pendant toute la durée de la mesure d'impact, il faut qu'il soit présent et il faut qu'il ait conscience de, finalement, ce qui marche et ce qui ne marche pas aujourd'hui dans sa structure, et demain vers où est-ce qu'il faut aller. [MUSIQUE]