[MUSIQUE] La démarche telle que nous l'avons menée, on a fait le choix de prendre le cabinet KiMSO. On s'est mis d'accord sur le fait que cette démarche que je pense très classique, c'est-à -dire période qualitative puis confirmation ou évolution des idées par rapport à une période quantitative, analyse puis ensuite communication autour de cette validation des données recueillies. Ça a été huit mois de travail à peu près. La phase qualitative, ça a été cinq bistrots qui ont été investigués avec l'ensemble des parties prenantes, qu'il s'agisse des personnes malades, de leurs proches, des bénévoles, des professionnels, des membres de chaque comité de pilotage. Il y a eu quand même une cinquantaine d'aidants et d'aidés qui ont été interviewés à ce moment-là , donc les cinq sites, ça a été, je pense, quand même bien réfléchi. Je pense que c'était suffisant, d'ailleurs. Et à partir de là , la conception de questionnaires qui ont été à destination de l'ensemble de nos bistrots. Il a fallu un petit peu les préparer évidemment à cette démarche. Je n'ai pas repéré du tout de résistance de la part des bistrots au niveau du terrain. La seule difficulté qu'il y a eu c'est que quand même, le timing était rapide pour les usagers. Interroger les usagers ou même les bénévoles dans des délais quand même contraints, ça a été un petit peu compliqué, et d'ailleurs il y a eu un certain nombre de questionnaires qui sont revenus après le délai de quatre mois qu'on s'était fixés. Ça ne suffisait pas. Sinon, les promoteurs de bistrots, je crois, étaient favorables. Ils avaient bien compris que l'évaluation de notre impact social, c'était un élément incontournable pour obtenir au moins du financement si ce n'est une reconnaissance, donc le partage là -dessus était facile, que ce soit de leur faire comprendre qu'il y avait une étude d'impact social au niveau national, mais que ça leur permettrait tout à fait au niveau local aussi de défendre leur projet. Les parties prenantes au niveau des professionnels, ce sont à la fois les responsables politiques mais ils ne sont pas toujours impliqués localement, encore que, et puis ce sont les bénévoles. Ça peut être les bénévoles y compris de France Alzheimer par exemple. Et puis ce sont les professionnels de la gérontologie dans le domaine social. Ça peut être des assistantes sociales, ça peut être ce qu'on appelle aujourd'hui des CLIC c'est-à -dire des centres d'information. Ce sont des centres communaux d'action sociale. À partir de nos objectifs, on a mis en place un certain nombre d'indicateurs. Les objectifs ont été en quelque sorte questionnés dans la phase qualitative d'observation des cinq Bistrots Mémoire qui avaient été candidats pour cette analyse qualitative. Et puis à la conjonction de cette observation et de nos objectifs, on a ensuite déterminé un certain nombre d'indicateurs qui ont été proposés par le cabinet KiMSO et validés par les professionnels de l'Union des Bistrots Mémoire et le conseil d'administration de l'Union des Bistrots Mémoire. On a des indicateurs très quantitatifs de fréquentation, des indicateurs démographiques comme j'ai pu déjà le signaler au niveau ne serait-ce que de l'âge des personnes. Ensuite, on a des questions qui vont toucher l'intérêt que trouve chacune des parties prenantes finalement par rapport aux Bistrots Mémoire. Quand il s'agit des personnes aidantes, on va à la fois leur demander bien sûr depuis combien de temps elles sont là , mais on va leur poser des questions autour du gain social. Et on a des questions qui vont nous permettre de constater que la moitié des personnes ont des contacts en dehors même du Bistrot Mémoire, donc on a cherché et trouvé des indicateurs qui permettaient de cibler des comportements plus que des attitudes, le plus possible, qui prouvaient que tel objectif pouvait être atteint. D'autre part, le fait qu'ils soient par exemple dans un réseau, on a pu constater que 40 % des personnes aidantes qui fréquentent le Bistrot Mémoire ont aussi accepté au fur et à mesure des mois de participer à une autre forme de café d'ailleurs, qui s'appelle le café des aidants, c'est-à -dire qu'ils ont bien perçu qu'il pouvait y avoir d'autres formes de soutien. Le café des aidants est également ciblé sur les aidants et donc on a bien concrètement, quand il leur a été demandé quels autres services, ils avaient réussi à utiliser, on a des preuves de cette réussite, à la fois non seulement l'intention mais la réalité. Les bistrotiers ont été interrogés et on leur a demandé comment ils percevaient la présence du Bistrot Mémoire. En général, cette présence est perçue positivement. Cependant, les bistrotiers, dans leur grande majorité, nous indiquent bien qu'ils se sont relativement peu impliqués dans le quotidien du Bistrot Mémoire. Et de même, ce sur quoi on avait fait le pari, c'est-à -dire la sensibilisation des clients, était resté quand même limité. Là , ça nous a été un indicateur un petit peu dans le sens de piste de réflexion et plutôt de point sur une fragilité, c'est-à -dire que cet objectif qui était d'être au milieu de la société pour sensibiliser cette société n'apparaît que peu répondu à l'heure actuelle. On voit bien que c'est positif mais pas encore suffisant. [MUSIQUE]