[MUSIQUE] Pour réaliser ce travail, il a fallu s'assurer que les salariés, en particulier les psychologues dans chaque bistrot, étaient bien au courant, avaient bien intégré et compris la cause de la démarche, et pouvaient transmettre cette information et l'intérêt aussi de participer à l'évaluation aux usagers. Donc, il a fallu qu'ils trouvent le moment adéquat pour discuter avec les aidants et les aidés en particulier, et dans certains cas aussi, d'une certaine façon tout en gardant leur objectivité, mais pour les aider, pour les soutenir, pour remplir les questionnaires et pour les rendre. Donc, il a fallu cette implication pas simplement théorique mais réelle de la part de chaque bistrot. Les résultats qu'on a collectés en particulier. D'abord, il y a des résultats tout à fait simplement mathématiques, on pourrait dire. C'est être obligé d'être face à face avec ses chiffres. En particulier, il y a quand même encore trop de Bistrots Mémoire qui n'ont de réunion et de rencontre qu'une fois par mois. Certaines personnes vont aller à un Bistrot Mémoire mensuel, mais ils vont aller éventuellement dans d'autres lieux à d'autres moments, ils vont peut-être créer un autre réseau, mais ça reste quand même tout à fait insuffisant. On se rend bien compte que pour un certain nombre de bistrots, il y a un cercle vicieux qui risque de s'instaurer, c'est-à-dire on n'a pas beaucoup de financements, donc on ne fait pas beaucoup de séances, mais si on ne fait pas beaucoup de séances, on ne va pas être beaucoup repéré dans le tissu, donc on risque de pas réussir à émerger. Donc, le fait de pointer, le fait qu'il y ait quand même une majorité de bistrots encore qui ne font de séance qu'une fois par mois alors qu'il faudrait que ce soit une fois par semaine, c'est un résultat pas forcément très positif, mais en tout cas une donnée très mathématique qu'on a pu collecter. On a collecté aussi parmi les données très quantitatives, le fait qu'on touche beaucoup les personnes de plus de 80 ans. Là aussi, on s'en doutait un petit peu. Ça veut dire qu'on peut réfléchir à cette question-là de deux manières, c'est-à-dire que si on touche les plus de 80 ans, c'est fort bien parce que ce sont des gens encore plus fragiles que les autres, et donc c'est encore bien de pouvoir justement les sortir de leur isolement. Mais comment on peut travailler cette question du grand âge sur laquelle on répond déja en partie, mais aussi est-ce qu'on peut se repositionner ou se requestionner sur des personnes qui vivent avec la maladie d'Alzheimer et qui sont plus jeunes? Certains bistrots travaillent déjà sur cette question-là et on veut aussi la soutenir largement. On a aussi comme résultats je dirais, qui sont quantitatifs mais qui sont aussi de l'ordre du qualitatif, le fait que parmi les gens qui participent aux Bistrots Mémoire, au bout de six mois, ils arrivent à changer leur comportement. On se rend compte que ceux qui viennent moins souvent ou moins régulièrement et qui persévèrent moins dans leur fréquentation du Bistrot Mémoire bénéficient certes des informations, mais ne vont pas autant changer, tandis que les personnes qui vont vraiment utiliser le bistrot mémoire dans leur quotidien, vont pouvoir pour la moitié d'entre eux, prendre des décisions grâce, en tout cas le reconnaissent-ils, grâce aux discussions et aux débats qu'ils ont pu avoir au sein du Bistrot Mémoire. Je complèterais quand même sur l'ensemble de ces données, sur le fait que, certains l'ont entendu à la radio, mais il n'y a plus de remboursement des médicaments anti-Alzheimer depuis le mois de juillet 2018. Je ne peux pas dire qu'on en est très content, loin de là, ce n'est pas ma spécialité d'avoir une opinion franche et définitive là-dessus, mais simplement, cette décision gouvernementale a inversement conforté le fait que ce sont des réponses médico-sociales qui doivent être apportées par rapport à cette maladie. Et donc, notre mesure d'impact et le fait qu'on puisse prouver aussi une certaine forme d'efficacité montrent en fait que cette question, et le fait de la traiter aujourd'hui, nous met complètement dans l'actualité. Si on devait faire les choses autrement au niveau de la procédure, comme je l'ai un petit peu indiqué, il y a la question du timing. On pourrait imaginer que huit mois c'était suffisant, mais les choses demandent leur temps, en tout cas je le répète, quand il s'agit d'usagers. C'est le point d'achoppement le plus notable ou la difficulté la plus notable qu'on ait pu avoir, donc finalement si je fais les additions et les soustractions, très peu de difficultés. [MUSIQUE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE] [AUDIO_VIDE]