[MUSIQUE] [MUSIQUE] Je m'appelle Irène Sipos. Je préside l'Union des Bistrots Mémoire. Il y a donc dans cette union un peu plus de cinquante Bistrots Mémoire maintenant en France. Le premier Bistrot Mémoire a été créé à Rennes, il y a maintenant quinze ans. Qu'est-ce que c'est qu'un Bistrot Mémoire? C'est un moment où on accueille des personnes qui ont la maladie d'Alzheimer et leurs proches dans un lieu public, en général un bistrot, c'est pour ça qu'on a trouvé ce nom-là, Bistrot Mémoire. Pourquoi un lieu public? C'est d'abord parce qu'on voulait que ce soit un lieu de rencontre, un lieu marqué socialement comme reprise du lien social qui souvent s'altère avec ce type de maladie. Aussi on voulait et on veut toujours changer notre société et celle dans laquelle on vit et faire bouger l'image de la maladie d'Alzheimer au sein de notre société. On s'est dit il y a quinze ans mais on continue de se le dire, il est important de faire nos réunions non pas dans un lieu reclus mais au milieu des autres et de montrer qu'on peut, comme tous, avec ou sans maladie d'Alzheimer vivre sa vie et espérer à partir de là interroger un petit peu les concitoyens sur cette maladie et les faire évoluer. Je rappelle qu'il y a environ un million de personnes qui sont touchés par ces troubles de type maladie d'Alzheimer ce qui veut dire aussi un entourage qu'on pourrait estimer à cinq personnes par personne malade donc quand même beaucoup de personnes, plusieurs millions de personnes qui sont touchées directement ou indirectement. En général les réunions de Bistrot Mémoire se font tous les 15 jours et idéalement toutes les semaines. Il y a en général une psychologue qui gère la réunion, et il y a plusieurs bénévoles à la fois parce qu'on est dans un lieu et de parole et les bénévoles ont leur place en plus de professionnels. En plus, ça fait partie aussi de l'implication de la société civile sur laquelle on insiste beaucoup. Donc on va dans un bistrot et on boit son café ou son thé toutes les semaines. Le Bistrot Mémoire a un modèle économique dont on nous a dit qu'il était particulier c'est-à-dire que les Bistrots Mémoire depuis maintenant deux ans arrivent à se financer un petit peu plus facilement dans le cadre des conférences des financeurs qui ont été mises en place au niveau de chaque département et qui permettent une meilleur coordination des aides financières dans le cadre de la prévention au niveau de la santé. Un Bistrot Mémoire, comme je l'ai déjà évoqué, c'est une structure très légère avec une salariée ou un salarié plus rarement. Comme il y a une rencontre hebdomadaire, en général on est sur des salariés vraiment à temps partiels. On sait bien que les psychologues sont souvent sur des jobs très partiels. Et un budget moyen de Bistrot Mémoire va entre 10 000 et 20 000 euros par an. Donc c'est à mon avis un budget très petit par rapport à l'impact que nous désirons avoir. La mesure d'impact social c'est un projet au sein de notre premier projet de plan de développement qui a été inscrit dès le début. Quand on a développé notre projet qui se démarquait de 2016 à 2018, il y avait un projet de passer de 40 bistrots à un minimum de 60 bistrots donc développer quantitativement, de rechercher des nouvelles pistes de développement qui ne soient pas que spontanées mais qui soient aussi réfléchies à partir d'institutions ou à partir de nouveaux services comme les plateformes de de répit, de nouveaux services qui existent dans le domaine gérontologique et de rechercher des financements nouveaux. Il était inscrit dans ce projet celui de mesurer ou d'évaluer l'action des Bistrots Mémoires. Par ailleurs il y a eu aussi une demande extrêmement ferme de la part et de nos financeurs et de nos contacts au ministère. Je me rappelle. Je me souviens en particulier d'une rencontre de haut niveau au niveau du ministère des Affaires sociales où la première question qui m'a été posée c'est, qu'est-ce qui me prouve que vous, bien que vous me disiez que vous êtes quelqu'un d'extrêmement sympathique, quelles sont les preuves de votre efficacité? Vous me les donnez et après on se reverra. Donc j'avais beau crier, il n'y avait rien à faire. Il fallait répondre rapidement et de façon beaucoup plus précise que ce que j'avais attendu. Aussi tous ceux qui nous ont financés, en particulier les caisses de retraite, les groupes de protection sociale était dans une attente tout à fait impérative par rapport à cette évaluation. L'ensemble de la démarche qui s'est déroulée depuis juin 2007 jusqu'à janvier 2008 ça nous a amené à embaucher une personne à mi-temps pendant trois mois pour faciliter ce décryptage des questionnaires. Bien sûr du temps de bénévole, ça ne compte pas mais quand même, et puis le temps aussi bien sûr de la salariée, de la chargée de mission au niveau national que je pourrais estimer à une dizaine de jours largement. Ensuite nous avons rémunéré le cabinet à hauteur de 25 000 euros. [MUSIQUE] [MUSIQUE]