[MUSIQUE] [MUSIQUE] Sur les questions environnementales, Saint-Gobain est organisé depuis un certain nombre d'années, avec un reporting interne au travers d'une base de données qui était développée sous [INCOMPRÉHENSIBLE] qu'on appelle Gaïa, qui est la même pour tout le monde et dans laquelle nos entités une fois par an renseignent leur consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre associées. Après, le groupe synthétise toutes ces informations et est amené à faire un reporting externe. Et aujourd'hui, l'entité de référence pour faire le reporting des émissions de gaz à effet de serre d'une entreprise, ça s'appelle le CDP. Saint-Gobain fait annuellement un reporting complet de ses émissions et de ses actions auprès du CDP, et est très fier depuis deux ans d'être dans la liste A du CDP, c'est-à-dire des entreprises qui sont les plus engagées dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. Ces reporting suivent des protocoles qui sont des protocoles internationaux. Le protocole de référence s'appelle le Greenhouse Gas Protocol. C'est un protocole qui a été développé il y a une quinzaine d'années, qui évolue en permanence en fonction de l'évolution du consensus autour de ces sujets-là. Et c'est la base de référence de la manière dont le reporting de Saint-Gobain est fait, autour globalement de ses actions sur le changement climatique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] En termes de scénarios, on se pose toute une série de questions, notamment l'évolution des scénarios énergétique, pour pouvoir orienter nos choix de R&D et demain nos choix d'investissements. Et pour ça, on s'appuie sur les grands acteurs qui développent ces scénarios, que sont par exemple l'Agence internationale de l'énergie, ou des travaux qui sont faits dans des coalitions internationales dans lesquelles Saint-Gobain est membre. Et une coalition internationale qui est importante s'appelle l'Energy Transition Commission, et Pierre-André de Chalendar est un des commissionnaires de cet Energy Transition Commission. Après, globalement, lorsque l'on regarde la question du changement climatique pour un groupe comme Saint-Gobain, le changement climatique est à la fois source d'opportunités en termes de marchés en particulier, notamment si les solutions qu'on développe sont des solutions qui sont plus favorables que les solutions traditionnelles. Mais ça présente aussi des risques de trois natures. Il y a les risques de marché : par exemple le fait qu'une région du monde pourrait passer par des phases de sécheresses importantes, conduire à des mouvements de populations, et donc les marchés correspondants pourraient fortement changer. Il peut y avoir des risques physiques pour nos propres installations industrielles. Et puis il peut y avoir des risques liés à notre approvisionnement, notamment si certains de nos approvisionnements sont concentrés dans certaines zones géographiques. Pour Saint-Gobain c'est assez facile de traiter ces questions de risques, parce que Saint-Gogain est un peu partout, a beaucoup de sites industriels qui sont plutôt de petites ou de moyennes tailles. Et quand on regarde l'approvisionnement, c'est un approvisionnement en général qui est local à quelques exceptions près. Finalement, l'approche par les risques est une approche qui doit se faire localement et qui se fait dans le cadre général des risques qui sont analysés au niveau d'un site industriel et de son approvisionnement local. Le changement climatique est un risque supplémentaire parmi l'ensemble des risques de toutes natures, des risques naturels, des risques non-naturels qu'on peut avoir et qui sont analysés. Mais finalement, vu de Saint-Gobain dans son ensemble, si on a un problème à un endroit, ça restera un problème d'ordre limité pour un groupe comme le nôtre. Bien entendu, on cherche en permanence, par exemple sur les approvisionnemens, à nous assurer que nous avons des approvisionnements qui sont suffisamment diversifiés, pour ne pas se retrouver face à une vraie situation de risque, par exemple si un de nos fournisseurs principaux de telle ou telle matière première se retrouve inondé ou se retrouve en zone de sécheresse du fait des conséquences du changement climatique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Le changement climatique pour Saint-Gobain, c'est une très grande opportunité, puisqu'aujourd'hui, 60 % à peu près de nos ventes sont liées à des solutions, des produits qui ont pour effet, directement ou indirectement, de réduire les émissions de CO2, donc on a beaucoup d'avenir dans notre business model. Par contre, je pense aussi que la pression pour que notre empreinte environnementale à nous soit réduite, on va avoir à faire évoluer nos business models. Si je veux être zéro net carbone en 2050, les usines de Saint-Gobain qui seront en 2050 on va les construire en 2030. Et donc il faut travailler vite, avec des nouveaux procédés. Ça veut dire essentiellement réduire encore nos consommations d'énergie, et deuxièmement c'est décarboner cette énergie. Décarboner cette énergie, on sait le faire sur certains procédés. Il y en a d'autres où on travaille, où il faut encore qu'on travaille. Puis après, il faudra que le prix de l'énergie décarbonée soit compétitif par rapport à l'énergie carbonée. Je vais vous donner un exemple. Aujourd'hui, on fait la laine de verre en France avec de l'énergie électrique, et donc on n'émet pratiquement pas de CO2 avec la dernière usine qu'on a faite en France. Aujourd'hui, mes usines en Allemagne de laine de verre, elles sont au gaz. Si on passe à l'électricité, qui est probablement la bonne solution à terme, aujourd'hui on augmente nos émissions de CO2, puisque l'énergie électrique en France elle est nucléaire, elle n'a pas de CO2 ; l'énergie électrique en Allemagne aujourd'hui, elle a encore beaucoup de charbon. Une entreprise ne peut pas faire les choses toute seule, quand on consomme de l'énergie, et donc la modification du système énergétique sera un sujet très important. [MUSIQUE]