[MUSIQUE] [MUSIQUE] Après avoir vu le pilier mesure, le pilier réduction, nous allons voir maintenant le pilier adaptation du plan climat d'Essilor. Ce pilier repose sur deux grands domaines. Le premier c'est comment le produit doit évoluer, et enfin c'est comment notre organisation industrielle, nos outils doivent s'adapter aux contraintes du changement climatique. [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> En termes d'évolution du produit, Essilor fait face à un challenge qui est la réalisation de sa mission qui consiste à aider le monde à mieux voir, à aller chercher les 2,5 milliards de porteurs potentiels qui ont besoin d'une correction ophtalmique et qui aujourd'hui n'ont pas accès à ce produit, tout en décorrélant cette croissance dans son activité de son empreinte environnementale intrinsèque, d'où le besoin de travailler sur des sujets d'éco-conception des produits. Deux démarches qu'on appelle stage and gate dans l'entreprise, qui consistent à segmenter la conception et la mise en œuvre des produits et des technologies, sont mises en œuvre à la fois dans le département recherche et développement du groupe, et dans le département d'ingénierie globale. Dans le domaine de la recherche et du développement, ce département met en œuvre une sustainability score card qui s'attache à ajouter aux critères déjà existants de performance de produits des critères portant spécifiquement sur l'aspect développement durable, l'aspect matière première, efficacité des processus de production, impact social et sociétal et économie circulaire. Il s'agit d'intégrer dans le screening des projets, à côté des performances produit, à côté des dimensions de coûts une dimension développement durable. Par ailleurs, au niveau des projets industriels et de l'ingénierie globale, une approche similaire a déjà été mise en œuvre, qui consiste également à ajouter des critères environnementaux aux passages de portes des projets, donc des critères qui portent sur l'empreinte sur l'eau, sur l'efficacité énergétique et les déchets industriels. [MUSIQUE] Une approche ACV, analyse de cycle de vie ou life cycle assessment, est également utilisée ponctuellement dans l'entreprise pour positionner différents produits, par exemple les matériaux qui sont utilisés pour fabriquer les verres. On compare les matériaux et les chaînes de production sur l'ensemble de la chaîne de valeur, c'est-à-dire dès la production de la matière première que l'on utilise jusqu'à la fin de vie de la paire de lunettes, qui nous permet de comparer deux matériaux. On le fait également sur des design de produits qui nous permettent de déterminer l'impact de l'amélioration des design des produits sur cette analyse de cycle de vie où on voit des différences de près de 60 % entre un type de produit et un autre. Et enfin, analyses de cycle de vie sur les technologies, qui nous permettent aussi de comparer différentes options ou différentes avancées en ayant le souci d'avoir une image la plus complète possible sur l'impact environnemental au travers d'une approche de cycle de vie. Là encore, j'ai évoqué les différentes dimensions de l'empreinte environnementale, mais toutes celles-ci contribuent à la feuille de route sur la lutte contre le réchauffement climatique et à la décarbonation progressive de notre industrie et de notre entreprise. [MUSIQUE] >> En termes d'organisation, quelles vont être les conséquences du changement climatique? Nous avons travaillé à construire un modèle spécifique aux activités d'Essilor, qui nous permet de nous projeter à 2030 ou 2050 dans l'environnement qui va être le nôtre. Pour construire ce modèle, nous avons identifié cinq risques : les tempêtes de neige, les inondations, les packs de chaleur, les sécheresses et les ouragans. Ce modèle prend en compte trois fondamentaux de notre activité : la partie people, ressources humaines, comment les gens vont pouvoir se rendre dans nos usines ; le deuxième c'est nos outils de production, comment ils vont devoir travailler sous contraintes climatiques ; et enfin le troisième c'est l'intégrité de nos bâtiments, comment nos bâtiments vont devoir s'adapter pour encaisser et subir ces risques climatiques. Concrètement, comment nous utilisons ce modèle? Nous utilisons ce modèle pour adapter notre outil de production. Par exemple, nous savons que d'ici 2030, plusieurs de nos sites vont encaisser des vagues de chaleur extrêmement fortes au-delà de 40 degrés. Notre outil industriel et tous nos groupes froids sont dimensionnés pour une température extérieure à 36 degrés. Dans ce cadre-là, il va falloir trouver des nouveaux moyens de production, de l'innovation pour faire en sorte que nos groupes froids puissent opérer dans un environnement contraint à 40 degrés. La deuxième utilisation de ce modèle c'est comment nous allons pouvoir répartir nos usines dans le monde, comment les positionner sur certaines zones pour qu'elles ne soient pas exposées aux changements climatiques. Nous faisons donc des simulations sur ces cinq critères, sur ces cinq risques climatiques, afin de voir quel va être le meilleur endroit et quelles vont être les recommandations pour construire le bâtiment et pour construire ce site. En conclusion, ce modèle climatique va nous permettre d'adapter dans le temps notre modèle économique. [MUSIQUE]