[MUSIQUE] [MUSIQUE] Sur la base du premier bilan carbone réalisé en 2003, la filière Champagne s'est fixé un objectif collectif d'atteindre le facteur quatre, c'est-à-dire -75 % d'émission de gaz à effet de serre à l'horizon 2050. Alors 2050, c'est quand même assez loin, donc on s'est fixé un objectif de court, moyen terme, qui est -25 % en 2025. Pour atteindre cet objectif, on a construit un plan carbone, donc le plan carbone Champagne, qui regroupe 90 actions décomposées dans six grandes thématiques. Premièrement, la viticulture durable avec un focus sur le machinisme. Deuxième, l'œnologie durable avec un focus sur l'écoconception des emballages. Troisièmement, les bâtiments, écoconstruction des bâtiments vitivinicoles et un focus sur l'efficacité énergétique. Quatrièmement, les transports, les transports de personnes comme les transports de marchandises, frets. L'économie circulaire, avec toute la problématique de la valorisation de nos sous-produits. Les déchets des uns servent de matières premières aux autres. Et dernière thématique mais non des moindres, c'est la gouvernance, tous les outils de gouvernance. C'est un plan qu'on a essayé de construire de façon participative, en co-construction avec les prestataires, les fournisseurs de la filière, par exemple, les verriers qui produisent nos bouteilles de champagne. Et c'est un plan qu'on essaye de déployer à l'échelle collective via différents outils qu'on appelle vulgairement de gouvernance, par exemple, la sensibilisation, la formation, des opérations collectives pour travailler ensemble un sujet, une problématique que plusieurs acteurs rencontrent. La construction d'outils d'aide à la décision, des logiciels, des guides pratiques etc. Des recensements de bonnes pratiques, des incitations qui peuvent être d'ordre financier par exemple, jusqu'à carrément aller vers des critères dans les cahiers des charges de la filière, le cahier des charges viticulture durable, par exemple, qui intègre des critères carbone. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Le plus emblématique, c'est notre référentiel de viticulture durable, ce sont 100 critères qui sont certifiables, qui définissent ce que c'est que faire de la viticulture durable en Champagne. Et nous sommes une des seules certifications viticoles, je pense même peut-être la seule à intégrer la dimension carbone. On a beaucoup de certifications qui se focalisent les produits phytosanitaires, les fertilisants qui sont un vrai enjeu, mais qui oublient totalement la partie carbone, mais qui à notre sens est essentielle aussi, nous, on l'intègre dans notre référentiel. [MUSIQUE] Dans ce référentiel de viticulture durable, sur les 100 critères, au moins un quart des critères intègrent une dimension carbone. [MUSIQUE] [MUSIQUE] >> Alors, le cheminement de notre entreprise a consisté à évaluer les émissions de carbone donc un bilan avec un logiciel qui a été mis en place voilà quelques années. Et l'idée, ce n'était pas seulement de mesurer pour finir par compenser. Le but, c'était vraiment de diminuer les émissions de carbone. Donc, le plus important a été l'investissement dans le photovoltaïque. On a démarré par une première installation de 70 [INAUDIBLE]. Aujourd'hui, on est à 420 après un troisième plan, et la rentabilité a commencé à paraître au bout de huit ans sur la première installation. Donc, on est très content, cela nous a encouragé à en faire une deuxième. On a démarré avec 20 %, 30 %. Aujourd'hui, on est à 78 % d'électricité produite sur notre site, ce qui nous a fait faire des économies importantes également financières, puisqu'on a rentabilisé la première installation et la deuxième prendra un petit peu plus de temps, parce qu'elle est un petit peu plus. On parle en centaines de milliers d'euros, quand même. Et une troisième en auto-consommation nous permet d'utiliser l'énergie à des moments choisis puisque l'idée, c'est de recharger les tracteurs électriques par exemple, que nous utilisons dans les vignobles, au moment où le soleil est le plus haut. Donc, c'est toute une logique de fabrication de nos énergies et d'utilisation pour optimiser la consommation et éviter les rejets. Pour rester dans la logique du photovoltaïque, bien sûr, on a voulu utiliser cette énergie électrique dans nos véhicules pour livrer localement évidemment le champagne dans la région proche. On ne va encore pas suffisamment loin avec une voiture électrique, mais on utilise également des tracteurs électriques qui nous permettent de travailler la vigne, de labourer et de faire toutes les opérations. Donc là, on a une énergie directement sur notre site, qui est utilisé immédiatement et là c'est très, très vertueux pour les émissions de carbone bien entendu. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Un autre point important, c'est la fabrication de la bouteille, qui en Champagne pèse très lourd, en matière de consommation d'énergie et d'émission carbone. Et on a décidé de produire notre propre bouteille, dont j'ai dessiné la goule il y a sept, huit ans maintenant et cette bouteille utilise 80 % de verres recyclés, ce qui diminue énormément évidemment l'énergie nécessaire à faire fondre le verre, puisqu'un verre déjà utilise consomme moins d'énergie et puis évidemment, la consommation de verre recyclé qui évite un gaspillage de production. Donc, cette bouteille, elle est ciblée Drappier. Elle est de couleur foncée, elle protège le vin contre les ultra-violets, elle a en même temps un avantage œnolique. Au-delà de l'intérêt d'utiliser du verre recyclé, on a réduit le poids de la bouteille, et ce poids inférieur évidemment consomme moins de gaz pour faire fondre le verre. Et puis, transporter une bouteille plus légère, que ce soit de l'usine à chez nous, et de chez nous également vers le consommateur dans le monde entier, c'est plus vertueux pour les différents modes de transport utilisés. Pour ce faire, nos échanges avec l'usine qui fabrique votre verre. Elle est d'abord locale, elle est dans le Bassin parisien. C'est un échange permanent, pour obtenir à la fois ce verre recyclé, cet allègement dans le poids de la bouteille. Et également les sites de fabrication, puisqu'il avait été évoqué de fabriquer la bouteille un peu plus loin, puisque c'est un groupe important. Et nous avons fait une condition sine qua non de produire la bouteille sur un site très proche de nos vignobles. Donc, c'est un échange avec le fabricant, mais aussi il faut savoir imposer les choses pour obtenir ces résultats tangibles au niveau des émissions carbone. [MUSIQUE] [MUSIQUE]