[MUSIQUE] [MUSIQUE] Sébastien Soleille, je suis responsable transition énergétique et environnement du groupe BNP Paribas. [MUSIQUE] [MUSIQUE] La transition énergétique c'est vraiment l'affaire de tous, de tous les acteurs économiques, de tous les acteurs de la société. Quand je dis tous les acteurs c'est d'abord les pouvoirs publics, qui doivent donner une vision court-moyen-long terme et donner un cadre notamment réglementaire. C'est l'affaire des citoyens consommateurs, qui doivent voter, militer dans des associations, acheter et consommer de façon responsable. C'est l'affaire des entreprises, qui doivent proposer à ces citoyens consommateurs des produits à l'empreinte carbone plus faible. Et c'est évidemment l'affaire des banques et du monde financier pour financer tout ça. Mais si on prend une banque comme BNP Paribas, nos impacts directs sont très limités. Ce qu'on peut faire majoritairement pour avoir un impact sur le changement climatique c'est proposer à nos clients quels qu'ils soient, investisseurs institutionnels, grandes entreprises, petites et moyennes entreprises ou particuliers, leur proposer des produits et services pour les aider dans leur transition énergétique. Ce qu'on peut faire, et c'est notre responsabilité et c'est très important qu'on le fasse, c'est leur proposer des produits et services mais après, il faut que eux, citoyens consommateurs, entreprises et investisseurs, se saisissent de cette opportunité et nous achètent ces produits et services. Sans eux, on ne peut rien faire ; sans nous, leur capacité d'action est limitée aussi. C'est vraiment une interaction très proche de tout cet écosystème qui est nécessaire si on veut tous ensemble, collectivement, arriver à atteindre l'objectif de l'accord de Paris. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nos impacts directs c'est quoi? Si on prend les différents scopes des émissions de gaz à effet de serre du GHG Protocol, en 2009 c'était 60 000 tonnes d'émissions directes. Les émissions directes c'est quand dans nos locaux on a des chaudières, par exemple dans certains pays. Le deuxième poste, le scope 2, les émissions liées aux achats d'énergies. Les achats d'énergies, comme je le disais, c'est ce qu'on utilise pour se chauffer, pour s'éclairer, pour faire fonctionner nos data servers, éclairer nos agences, faire fonctionner nos ordinateurs etc. Là, c'est environ 280 000 tonnes de CO2 équivalent par an en 2019. Et le troisième poste c'est quand on comptabilise dans ce qu'on appelle notre périmètre opérationnel, ce sont les émissions de gaz à effet de serre liées aux trajets professionnels essentiellement en avion, et là on est à presque 120 000 tonnes de CO2 équivalents en 2019. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Une transition énergétique et climatique réussie pour viser l'atteinte de l'objectif de l'accord de Paris doit, à mon avis, s'appuyer sur quatre piliers à peu près d'égale importance. Premier pilier : sobriété énergétique. Adapter ses besoins pour ne consommer que l'énergie dont on a vraiment besoin. Deuxième pilier : efficacité énergétique. Produire, transporter, consommer l'énergie de la façon la plus efficace possible, notamment grâce aux progrès technologiques. Troisième pilier : énergies décarbonées, donc consommer de l'énergie qui est produite à partir de sources bas-carbone. Et quatrième pilier : compenser les émissions résiduelles, parce qu'on sait bien qu'on n'est pas capable d'annuler complètement nos émissions de gaz à effet de serre. Ça, c'est valable à la fois pour les impacts directs de la banque et pour ses activités vis-à-vis de ses clients. On fait en sorte de proposer à nos clients quels qu'ils soient, dans tous les pays où on opère, des produits et services pour les aider à avancer sur ces quatre piliers. Pour les impacts directs de la banque, on joue sur ces quatre piliers. Premier pilier, sobriété énergétique. Là, ça passe notamment à la fois par la sobriété numérique sur laquelle on travaille de plus en plus, et par la sobriété dans le domaine des trajets professionnels. On encourage nos collaborateurs par exemple à moins se déplacer quand ce n'est pas parfaitement nécessaire ; ou, notamment en Europe où il y a des alternatives, à prendre le train plutôt que l'avion. En termes d'efficacité énergétique, là, on travaille notamment beaucoup avec notre IT. On a des systèmes de data centers qui sont réfrigérés de façon plus efficace, pour être plus efficaces dans l'utilisation de l'énergie, pour refroidir nos data centers et pour faire fonctionner nos appareils informatiques. Enfin troisième pilier, on encourage toutes nos filiales à acheter le plus possible de l'énergie bas-carbone. Ainsi, en 2019, on a acheté 35 %, au niveau du groupe dans le monde, d'électricité renouvelable. Et si on englobe de façon plus large l'énergie bas-carbone, incluant notamment le nucléaire en plus du renouvelable, on était à plus de 70 % d'électricité renouvelable achetée par le groupe en 2019. Donc là, on arrive à réduire nos émissions, et puis on les réduit d'année en année. On se fait des objectifs qu'on suit d'année en année. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Nos émissions résiduelles, on les compense grâce à un certain nombre de projets dans le monde. On a une filiale spécialisée climatique qui est une plateforme de mise en relation entre des porteurs de projets de séquestration de carbone et des acheteurs de crédits carbone volontaires. On passe par cette filiale. On finance un certain nombre de projets. Il y a un projet de préservation et de restauration de forêts au Kenya, il y a un projet lié à l'approvisionnement en eau potable au Malawi, il y a un projet sur la restauration de la préservation des tourbières en Indonésie. Tout ça pour compenser nos émissions de carbone résiduelles, ce qui nous permet depuis 2017 d'être neutres en carbone sur notre périmètre opérationnel grâce à ces actions de réduction de la consommation énergétique, d'achat d'énergies décarbonées, et de compensation carbone. [MUSIQUE] [MUSIQUE] Toutes ces actions se reflètent dans nos émissions de gaz à effet de serre sur notre périmètre opérationnel. Un chiffre : en 2012 on était en moyenne à 3,20 tonnes de CO2 équivalent par ETP, et on est passés à 2,3 en 2019, ce qui montre quand même une progression assez rapide de la baisse de nos émissions de gaz à effet de serre. [MUSIQUE] [MUSIQUE] On a lancé en 2018 un grand programme qui couvre tout le groupe, qui s'appelle Green Company for Employees, GC4E, qui dit bien ce que ça veut dire. C'est comment engager l'ensemble de nos collaborateurs dans leur quotidien au travail pour qu'ils aillent tous dans la même direction pour réduire nos impacts environnementaux. Dans le cadre de ce programme, on travaille par grands, on appelle ça des grands programmes, un ou deux par an. En 2019, les deux premiers programmes ont été lancés. Le premier concernait la fin du plastique à usage unique. Et donc l'objectif c'est de supprimer tout ustensile en plastique à usage unique d'origine pétrosourcée dans l'environnement de travail des collaborateurs. On a agi sur plusieurs grands axes. C'est fin des gobelets jetables et des récipients jetables dans les cantines. On a agi, en France notamment, sur le catalogue des fournitures, donc suppression du plastique à usage unique dans le catalogue des fournitures. Troisième grand axe c'est tout ce qui est outils promotionnel, goodies etc. Là, on supprime tous les goodies, les objets promotionnels en plastique à usage unique. Deuxième grand programme de 2019 c'était tout ce qui était mobilité durable, à la fois pour les trajets professionnels et pour les trajets domestiques de travail, pour encourager les gens à venir en vélo au bureau etc. Et troisième programme, on a été un peu retardés mais on va le lancer en 2020, c'est tout ce qui est numérique responsable. Le numérique, l'IT, le digital c'est le premier outil de travail dans une banque, donc on a considéré que c'était très important de s'engager là-dessus pour d'abord mesurer nos impacts, mesurer l'impact environnemental de notre utilisation numérique, et progressivement réduire cet impact à partir de 2020 et de plus en plus dans les années à venir. [MUSIQUE]