[MUSIQUE] [MUSIQUE] MIROVA a une particularité. C'est que ça a été, je pense, la première structure à être complètement dédiée à cet investissement responsable. C'est un choix qu'on a fait il y a 5 ans, en se disant, on voit bien que l'intégration des facteurs environnementaux et sociaux sont en train de se développer un peu partout. Mais nous, on pense qu'il faut rester toujours en amont, c'est-à-dire toujours en avance, continuer à innover. Et donc, on est partis avec l'idée de créer cette structure avec deux idées fortes. Un, qu'il fallait que ce soit avec une très forte conviction. C'est-à-dire qu'on ne voulait pas que l'intégration de l'environnement et des aspects sociaux soit un espèce de filtre ou de choses qu'on ajoute comme ça sur les processus d'investissement, mais que ce soit réellement au coeur de nos processus d'investissement. Nous, quand on choisit une entreprise dans laquelle on va investir, on commence d'abord par regarder les aspects environnementaux et sociaux. La création de MIROVA, c'est une histoire où on se dit, il existe déjà au sein du groupe et au sein des structures existantes des équipes qui ont commencé à faire des choses en termes d'analyse environnementale et sociale. En partant de ça, on a décidé de construire des fonds d'investissement beaucoup plus gros. Le deuxième a été un fonds d'environ 100 millions d'euros, le troisième a été un fonds de 350 millions d'euros. On est en train de lancer un nouveau fonds, qui est en cours de levée de fonds en ce moment, qui fera entre 500 et 700 millions d'euros. Et à chaque fois, en restant sur l'investissement dans des technologies matures, mais en y ajoutant à chaque fois des innovations d'un fonds après l'autre. Le premier fonds a été essentiellement sur l'éolien. Le deuxième fonds était beaucoup plus diversifié et puis on est allés investir dans d'autres pays que la France. Dans le troisième fonds, on a commencé à intégrer les nouvelles technologies notamment comme le stockage ou la biomasse, qu'on avait pas fait précédemment. Et là, dans le nouveau fonds que nous allons lancer, on va élargir à nouveau en y intégrant tous les sujets de mobilité et notamment de structures batteries de recharge, réseaux de batteries de recharge pour les véhicules électriques. C'est un petit peu comme ça qu'on aborde en quelque sorte la question, c'est-à-dire progressivement. Ce qui est acceptable pour les investisseurs. C'est quelque chose qui est compréhensible en termes de risques, mais cette maturité technologique elle évolue progressivement. On accompagne le marché. Si vous voulez, la façon dont on réfléchit, si je dois résumer notre processus d'investissement de façon assez simple, la première étape de notre processus d'investissement, c'est comprendre les enjeux. Quels sont les enjeux auxquels on fait face? Par exemple, ça peut être la problématique de l'évolution de la mobilité, par exemple, qui va aller de problématiques de quels sont les combustibles, jusqu'à quel est le poids des véhicules, comment on améliore l'efficacité, etc.? Donc, on analyse, on regarde les enjeux. Ensuite, le deuxième aspect, on va se dire, quelles sont les solutions qui permettent de résoudre ces enjeux? Typiquement, dans les véhicules, ça va être alléger les véhicules. C'est une problématique intéressante, par exemple. Donc on va se dire, il y a tout un tas de nouveaux matériaux qui vont nous permettre d'alléger les véhicules, lesquels sont les plus efficaces d'un point de vue environnemental et économique? Quels sont, à notre sens, ceux qui vont réussir dans les 10- 15 ans qui viennent? Puis ensuite une troisième étape qui va se dire, une fois qu'on a déterminé ces solutions-là, quelles sont les entreprises qui sont les mieux positionnées sur ces solutions-là? C'est ça notre façon de réfléchir. Si au niveau de MIROVA en tant que tel, il n'y a pas de différence en termes de modèle économique par rapport à une autre société d'investissement, en revanche les types de fonds et d'innovation que l'on met en place, eux sont des innovations de modèles économiques. Je l'ai dit, les obligations vertes sont une innovation de modèle économique. Tout ce qui est partenariat public-privé sont des innovations de modèle économique. C'est-à-dire que où on essaie de combiner des types d'investissement, donc notamment le public et le privé qui vont venir, l'un, apporter moins d'argent mais en prenant plus de risques et l'autre plus d'argent en prenant moins de risques, pour faire simple. Ça c'est des nouveaux modèles économiques. Des nouveaux modèles économiques d'ailleurs qui, à mon sens, ne se développent pas suffisamment. S'ils ne se développent pas suffisamment, aujourd'hui, pour être très franc, ce n'est pas de la faute du privé, c'est plutôt de la faute du public. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le monde public a insuffisamment l'habitude d'aller vers ce type de modèle économique. On tisse des liens avec toutes les parties prenantes. D'abord, dans le cadre de notre activité, on a une très forte relation avec les entreprises, parce que nous, on investit dans les entreprises. Donc ça passe par des choix de j'investis, je n'investis pas, mais pas seulement. Ça passe aussi par ce qu'on appelle l'engagement avec les entreprises. Nous discutons avec les entreprises. Nous nous engageons. Ça se passe comment? Ça se passe dans le cadre de notre droit de vote en tant qu'actionnaire. On exerce ce droit de vote. On a une politique de vote très engageante, très ambitieuse. Par exemple, sur la politique de rémunération des dirigeants. Par exemple, nos votons systématiquement contre toute politique de rémunération des dirigeants qui n'inclut pas des critères de performance extra-financière. Ensuite, on a une notion d'engagement plus large qui va être beaucoup plus sectorielle, sur une industrie dans son ensemble. Je prends un exemple, après la catastrophe du Bangladesh du Rana Plaza, il y a eu évidemment toute cette problématique de ce qu'on appelle la supply chain, c'est-à-dire la délégation de la part d'entreprises du textile qui font fabriquer leurs produits dans des pays en développement. Et donc, on a mis en place une politique d'engagement avec l'ensemble du secteur du textile pour améliorer les comportements. Certaines de nos équipes ont fait des visites sur place au Bangladesh pour aller voir comment ça se passait concrètement sur le terrain et on a écrit aux patrons des boîtes textiles pour essayer d'avoir un dialogue avec eux. Mais dans ce cadre-là, ça veut dire que, du coup, on va aussi discuter avec d'autres parties prenantes, avec des consommateurs, avec des ONG, pour se faire une idée beaucoup plus globale.