[MUSIQUE] [MUSIQUE] On a eu la chance, à la fin de notre stage, de rencontrer des gens qui sont venus nous voir en nous disant : est-ce que vous voulez qu'on vous donne un coup de main? On les a bien sentis, on s'est tapé dans la main, un mois plus tard l'association Siel bleu a vu le jour. Ils sont rentrés dans le conseil d'administration, le deal avec eux était assez simple, c'était de se dire : nous on commence comme bénévole et le jour où Siel bleu pourra avoir les premiers salariés, ça pourra être nous. Voilà, et donc pendant six mois on travaillait bénévolement dans Siel bleu la journée, et la nuit on cherchait du boulot pour vivre, ça a été très très formateur. Et lorsque Siel bleu a pu avoir les moyens pour embaucher les premiers salariés, on a été les deux premiers salariés, avec Jean-Daniel, en mars 98, donc six mois après la création. Et petit à petit, à force de... l'effet papillon c'est quelque chose d'important, pour nous, dans le cadre du développement de notre organisation, c'est-à-dire que c'est souvent les bénéficiaires directs ou indirects : les enfants, les petits enfants, les conjoints, les partenaires proches qui bénéficient des actions mais en même temps qui portent le message. Et dès le départ on a dit à tout le monde : allez-y parler de Siel bleu, il faut que ça grandisse, parce que la valeur croissance c'est une valeur très très importante chez nous, c'est de se dire que à l'époque on intervenait sur dix maisons ou treize dans le Bas Rhin, mais il y en avait 150. Et si c'est vraiment une vraie plus value pour les personnes nos actions, il faut qu'on s'organise, il faut qu'on propose, il faut qu'on soit efficient et efficace sur le terrain pour qu'un maximum de personnes puissent nous prendre. Après les structures nous prennent ou pas, ça, c'est leur choix, mais on doit s'organiser dans ce cadre-là. Et donc voilà, en gros il y a beaucoup de nos partenaires, on leur dit, les membres, on leur dit : chez nous, vous êtes chez vous. c'est comme un salarié qui arrive dans l'histoire Siel bleu, on lui dit bienvenue chez toi. Avec des droits, avec des devoirs aussi. Et c'est comme ça que Siel bleu s'est développé, c'est-à-dire que les chefs d'établissement, les premiers chefs d'établissement se sont appelés entre eux, en disant tu devrais essayer Siel bleu. Voilà, il y a d'autres établissement qui ont fait appel à nous, le corps médical est venu nous voir en disant qu'on avait un discours totalement décalé pour des profs de sport. Parce que il y a 20 ans déjà on parlait de prescriptions d'activités physiques, alors c'est pas gagné aujourd'hui, mais alors il y a 20 ans vous pouvez imaginer. Et voilà, petit à petit il a fallu du monde parce qu'il y avait des demandes et c'était trop chouette de se dire on va recruter des collègues. Et des gamins comme nous, qui sortent des STAPS, et petit à petit ça c'est fait comme ça. D'une façon, encore une fois, très pragmatique. On a commencé à l'époque avec des bouteilles d'eau et du riz dedans, à l'époque on avait les cheveux longs avec Jean-Daniel donc avec des chouchous pour les doigts, et des balles de tennis pour travailler avec les mains. Parce qu'on n'avait pas d'argent, il y avait rien du tout. Et donc petit à petit, à force de déposer des dossiers, que ce soit dans des fondations ou que ce soit dans les collectivités, c'est ce qui nous a permis d'acheter le premier matériel. Après de se dire qu'il fallait qu'une grosse partie de notre budget vienne de nos revenus, avec nos activités, donc avec les maisons de retraites, après ça a été les personnes physiques qui devenaient membres de Siel bleu, après ça a été les caisses de retraite qui faisaient appel à nous, ça a été, voilà petit à petit ça s'est enclenché comme ça. Mais encore très pragmatique, pour aller chercher de l'argent on a fait comme tout le monde, on est allé voir des fondations qui nous ont accompagnés, d'autres qui ne nous ont pas accompagnés, mais c'est pas grave, on a eu des mécènes et des philanthropes qui nous ont aidés aussi, qui nous ont permis de changer d'échelle et d'investir aussi, ça c'est quelque chose de super important. Voilà, des choses comme ça qui et de ne pas avoir peur à dire à nos partenaires, ou aux gens qui sont proches de quoi on a besoin. Identifier ce dont on a besoin c'est super important, parce que le bouche à oreille est super important, comme on est dans un secteur finalement assez petit, et que les gens bienveillants puissent savoir ce dont vous avez besoin, et un jour ou l'autre vous avez des retours. Une difficulté, c'est tant qu'on est dans les mêmes bureaux c'est génial, une difficulté c'est tous les collègues de Siel bleu on est dispersé partout en France. Donc on se voit très peu souvent, enfin on se voit presque jamais, ça c'est une vraie difficulté. Ça c'est quelque chose, on essaie de trouver des moyens pour garder les liens, mais ça c'est une vraie difficulté. Et c'est une vraie problématique pour tout le monde, parce qu'on aimerait bien être tous ensemble dans les mêmes bureaux, tous ensemble et partager plein de choses, faire ensemble, mais ça n'est pas possible par rapport à notre métier. Donc ça c'est une vraie difficulté. L'éloignement et la distance géographique. La deuxième difficulté c'est de se dire on est indépendant, c'est quelque chose qui n'est pas négociable, mais ce serait bien que nos politiques qui nous gouvernent, et je ne dis pas pouvoirs publics, je parle politiques, aient une vraie vision au-delà des cinq ans de leurs mandats. Ça ferait beaucoup de bien dans plein de domaines, et nous, en 20 ans, on n'a pas vu grand chose. Et une difficulté au niveau financier, de se dire, quand on veut garantir l'accessibilité financière, financer des programmes de recherche, comme ce qu'on fait très régulièrement avec des vraies reconnaissances, continuer à investir, et le modèle doit être toujours sur une corde raide, on est sur le fil du rasoir, parce que il faut être pérenne, et pour être pérenne il faut être rentable, et pour être rentable il faut gagner de l'argent et qu'une partie est reversée à l'organisation, et investir, et ça c'est quelque chose de, qui est un balancier assez difficile entre l'accessibilité financière et continuer à se développer, et ça c'est quelque chose, pas une difficulté, une problématique intéressante sur laquelle on est. Ashoka ça nous a permis de donner, c'est eux qui ont donné le terme d'entrepreneur social, qui n'existait pas forcément, on était un peu vu, un peu parfois encore comme des OVNI, pour plein de raisons, et donc ça a permis de donner un peu une maison, et de se dire à peu près un cadre, et aussi de rencontrer des gens chouettes qui portaient des projets qui pouvaient nous ressembler, pas en termes d'activités mais en termes de convictions, et un certain nombre de ces projets, il y en a plein, on fait des choses ensemble, et des vraies alliances, et voilà un certain nombre de ces porteurs de projets sont devenus des gens très proches, et des amis. Donc juste ça, un cercle de gens bienveillants, c'est très important. Et voilà, et un certain nombre de partenaires qui sont entrés dans l'aventure avec ce modèle d'entrepreneur social. Déjà de se dire, pas se mettre de pression, qu'il ne va pas changer le monde, qu'il va changer la vie d'un certain nombre de personnes c'est déjà un top. De suivre son cœur, de pas suivre trop les conseils extérieurs parce que chacun, quand à l'extérieur on entend souvent des conseils qui sont très différents et pas forcément complémentaires, et de se dire que si le cœur lui dit de, que c'est ça qu'il va faire et ça va marcher, il faut faire et mettre tout en œuvre pour que ça fonctionne. Et avoir le principe des américains, où quelqu'un qui n'a jamais échoué dans sa vie c'est un peu louche. Et en étant, éthique, transparence, constance et indépendance, on peut faire plein de belles choses.