[MUSIQUE] [MUSIQUE] Pour commencer, on a rencontré les acteurs de l'écosystème, que ce soit les acteurs de l'entrepreneuriat social, donc les grandes entreprises sociales référentes, les fonds de l'impact investing, pour comprendre derrière pourquoi est-ce que quand on se déplaçait dans des incubateurs sociaux ou auprès de jeunes entreprises sociales ou même de moins jeunes, on nous parlait toujours du financement comme étant un problème. Alors que derrière, on voyait des structures de l'impact investing qui levaient des encours assez importants, l'argent public qui était investi dans le secteur, etc. Donc, en allant voir cet écosystème-là, on s'est rendu compte que le gap venait d'une part du fait que ces fonds d'impact investing étaient un peu trop focus sur des entreprises très matures, des entreprises qui n'étaient pas forcément très innovantes ou qui avaient des modèles économiques qui étaient assez compréhensibles dans le milieu de l'économie sociale et solidaire, privilégiaient des structures dans l'immobilier ou des entreprises assez matures et ne laissaient pas forcément la place à des jeunes entreprises qui rencontraient ce qu'on appel un equity gap, un donc un manque de fonds propres au démarrage. On a été voir finalement qui étaient ces financeurs de l'amorçage. Et ces financeurs de l'amorçage, c'était principalement des business angels. Sauf que les business angels venaient pas forcément du milieu de l'entrepreneuriat social et pas du tout du milieu associatif et étaient plutôt en recherche de projets avec des lucrativités à assez court terme ou des projets qui comprenaient des projets économiques assez classiques. Et à l'époque, on s'est créés, même si l'entrepreneuriat social se développait, on commençait à voir des shares etc. qui s'ouvraient, c'était pas une notion très comprise du grand public. On mettait d'un côté la philanthropie et de l'autre côté l'investissement. C'est ce qu'on a voulu casser. Mais c'est vrai qu'on est arrivés au moment où aussi les mentalités commençaient à changer, les fonds d'impact commençaient à se dire, bon, il serait temps aussi qu'on aille un peu plus vers des entreprises plus jeunes, plus innovantes, etc. Donc on a été un peu un catalyseur et on a créé un espèce de carrefour, en fait, qui permettait de réunir les entreprises sociales matures, plus jeunes, les fonds d'impact investing qui investissaient des niveaux plus tardifs, les réseaux de business angels qu'on a pu un peu intéresser à ces acteurs de l'entrepreneuriat social et qui maintenant co-investissent avec nous et les particuliers auprès de qui on a vraiment démocratiser l'investissement solidaire. On n'a pas voulu faire d'étude de marché. On est allés voir les acteurs, mais on n'a pas pondu une étude de marché pendant six mois pour essayer de comprendre la taille du marché de l'entrepreneuriat social en France, la taille du marché de l'investissement solidaire, etc. On a plutôt voulu tester avec trois projets : un projet start-up assez innovant, un projet immobilier et un projet un peu plus régional. Donc on s'est lancés et en trois mois, pour ces trois campagnes, on a levé 700 000 euros auprès d'investisseurs qu'on a pu fédérer à travers les médias, à travers certains réseaux de business angels, etc., mais on n'avait vraiment aucun réseau au démarrage avec mon associé. C'est vraiment, derrière, le soutien de l'écosystème et le besoin, finalement, de sens des particuliers qui a fait qu'on a pu du coup réussir ces trois campagnes et se dire, il y a un vrai marché. Si avec si peu de communication, on arrive à lever 700 000 euros en trois mois pour ces trois projets qui ne sont pas forcément les projets les plus connus de l'Europe, c'est qu'il y a un vrai besoin d'avoir cette plateforme qui permettait au gens d'investir dans des projets sociaux. C'est vraiment grâce au pilote entrepreneurial qu'on a pu faire nos preuves auprès de l'écosystème et, derrière, les fédérer autour. L'approche très partenariale qu'on a est aussi un vrai contributeur de notre réussite. On n'a pas voulu cannibaliser les offres existantes. On a vraiment voulu être complémentaires. C'est en travaillant avec les structures d'impact investing, c'est en voulant plutôt être dans une logique de co-investissement plutôt que de substitution avec les fonds de la place qu'on a pu avoir cette réussite aujourd'hui. C'est aussi grâce à cette approche partenariale qu'on a pu réussir nos propres levées de fonds qui ont fait qu'on s'est développés de cette manière-là. En mai 2016, au bout d'un an d'activité, on a levé des fonds auprès d'INCO et Phitrust qui nous a permis vraiment d'accélérer notre développement, de pouvoir commencer notre développement européen. Et là, en décembre 2017, on a fait une plus grosse levée de fonds auprès de business angels et de fonds d'impact investing pour pouvoir assurer notre essaimage. C'est vraiment grâce à cette confiance qu'on a gagné pendant ces quatre ans qu'on a pu réussir notre développement entrepreneurial. Typiquement,on peut parler du partenariat qu'on a eu avec INCO qui avait plusieurs fonds d'impact investing, mais qui n'était pas trop sur cette partie early stage, amorçage, etc., avec qui on a pu développer un programme de co-investissement avec le fonds Aviva Impact Investing de 10 millions d'euros pour pouvoir investir dans une dizaine d'entreprises par an sur la plateforme. Avec Aviva qui propose également un produit d'assurance pour les particuliers en cas d'invalidité, de chômage, etc. Donc, on se rend compte en fait que c'est en travaillant avec des parties prenantes et sur des projets concrets qu'on arrive vite à essaimer. Ce n'est pas en faisant tout, tout seuls. C'est ce qu'INCO, AVIVA et nous, on a compris. C'est pourquoi ce partenariat est aujourd'hui une vraie réussite. Ce partenariat qu'on a développé avec INCO et AVIVA a notamment permis de financer Roger voice, qui est une entreprise qui a créé une application permettant aux sourds et malentendants de téléphoner et de retranscrire leurs appels en texte. La levée de fonds, on l'a faite courant 2017. Cette levée de fonds, derrière, a donné lieu à une autre levée de fonds et on voit que Roger voice est aujourd'hui une très belle succes story et prouve que quand on fait confiance en amorçage et qu'on donne les moyens à l'entrepreneur rapidement de pouvoir développer son innovation, c'est là qu'on ne perd pas de temps, c'est la`qu'on motive l'entrepreneur et qu'on lui permet de se focus uniquement sur son activité entrepreneuriale et pas sur ces enjeux de levée de fonds et son manque de cash.