Une autre spécificité du social business model est de prendre en compte l'impact social et environnemental. Alors, l'optimisation de cet impact est à la fois le grand but et le grand défi de tout entrepreneur du changement. Mais qu'entendons-nous exactement par impact ? Alors, pour mener à bien votre projet, vous avez besoin de ressources. Il s'agit des biens humains, matériels et financiers nécessaires à la réalisation du projet. Grâce à ces ressources, vous allez pouvoir mettre en œuvre des activités. Par exemple, dans le cas du MOOC, les ressources sont notamment les différents professeurs et acteurs du changement mobilisés. Il y a aussi le matériel vidéo, ou encore la plateforme d'hébergement du
MOOC. Ces ressources permettent de réaliser des activités qui sont les cours en ligne, les quiz, les échanges sur le forum que vous êtes en train de vivre. Grâce à ces activités, nous allons pouvoir voir naître des réalisations, c'est-à-dire des résultats à court terme. On ne parle pas encore d'impact. Ces réalisations peuvent par exemple être le nombre de personnes qui sont allées jusqu'au bout du MOOC comparé au nombre de participants inscrits. La réalisation peut aussi être le taux de réussite aux différents quiz, le nombre de projets formalisés, ou encore le taux de satisfaction du MOOC. L'impact du MOOC sera quant à lui les résultats durables à moyen et long terme sur les participants. Il s'agira des connaissances et des compétences que vous aurez acquises. L'impact peut aussi être l'influence du MOOC sur votre parcours tant personnel que professionnel. Ou encore l'impact peut être l'influence que le MOOC aura eue sur vos projets et sur votre passage à l'action. Vous l'aurez compris, la mesure de l'impact social et environnemental de votre projet est loin d'être évidente, puisqu'il y a énormément de choses qui peuvent être mesurées. Et pourtant c'est un vrai outil de pilotage et de prise de décision stratégique. Définir vos indicateurs d'impact dès le début vous permettra d'optimiser et d'affiner votre mission sociale et votre modèle économique en fonction des objectifs que vous aurez à moyen et long terme. Nous reviendrons plus en détail sur la mesure d'impact dans le chapitre 6. Pour commencer à mener cette réflexion, nous vous proposons les questions suivantes. Quels sont les résultats à court, moyen et long terme sur vos bénéficiaires ou encore sur la société ? Quels sont les indicateurs de pilotage que vous pourriez mettre en place dès le début de votre projet pour suivre son évolution ? En travaillant sur votre modèle, vous devez vraiment garder en tête quel est l'impact que vous souhaitez avoir et quel est celui qui va générer le plus d'impact social à moyen et long terme, de manière économiquement pérenne. Alors, nous venons d'étudier la partie droite du canevas de façon théorique. Vous trouverez en téléchargement sur la plateforme un récapitulatif des grandes questions à vous poser. Mais avant de vous quitter, pour la seconde partie du canevas et surtout pour illustrer avec un exemple concret cette première partie, écoutons Félix de Monts nous présenter la partie droite du modèle économique de son entreprise sociale Social Friday. "À Stagiaires sans frontières, on répond tout d'abord aux besoins des jeunes, qui ont besoin d'avoir des expériences professionnalisantes et de mettre du sens et de l'engagement dans leur travail. Deuxièmement, on répond à un besoin qui est plus sociétal, qui est celui de favoriser les synergies entre le monde de l'entreprise et les acteurs de l'innovation sociale. Alors, concrètement, comment on fait pour répondre à ce double besoin ? On crée des stages à temps partagé entre entreprises (les jeunes passent en moyenne 80 % du temps en entreprise) et associations (auprès desquelles ils passent 20 % pour réaliser des missions). Comment on arrive à monétiser ce service ? On le monétise en ayant une proposition de valeur qui repose sur trois piliers pour les entreprises. Tout d'abord des enjeux de marque employeur, car notre offre elle répond à la demande d'engagement des jeunes et elle positionne de façon intelligente les marques des entreprises dans les écoles. Deuxièmement, c'est un outil qui leur permet d'attirer des jeunes qui partagent leurs valeurs et qui les mettent concrètement en action dans le cadre de notre double programme, ce qui leur permet de développer leurs compétences. Et dernièrement, on développe la RSE des entreprises de façon concrète et pragmatique. Alors cette offre de valeur, elle se traduit en service, et ce service il est basé sur trois piliers. D'une part, il y a tout un travail d'identification des associations et des missions à y réaliser par les étudiants. Deuxièmement, il y a véritablement un travail de sourcing et de recrutement qui est effectué par nos équipes. Donc, on présente entre deux et quatre candidats par poste de stage qu'on pourvoit à nos entreprises partenaires. Et enfin, il y a tout un travail qui est réalisé en termes de formation et de suivi, qui compose le dernier pan de notre service et qui permet de démultiplier l'impact de cette double expérience. Alors nos bénéficiaires… D'une part il y a les associations, qui bénéficient d'une compétence pour réaliser les missions, et d'autre part il y a les étudiants. Concrètement, en termes d'impact, ça se traduit pour les associations : donc, un étudiant disponible 27 jours pour réaliser une mission qui est à fort enjeu pour l'association, et un moyen de se connecter et de renforcer ces liens avec des entreprises sous le format d'ateliers d'échange entre les deux acteurs. Pour les étudiants, c'est une expérience géniale qui leur permet de concilier à la fois un stage dans une entreprise qui peut déboucher sur une embauche et une mission dans laquelle ils trouvent leur sens et ils découvrent véritablement l'univers de l'innovation sociale. Enfin, nous on est convaincus qu'en termes d'impact on transforme les institutions de l'intérieur, par la mise en place de ce nouveau format de stage. Et notre vocation, c'est vraiment de faire la preuve du concept ensemble, en France, avant de l'essaimer à grande échelle, parce qu'on est convaincus que la demande d'engagement des jeunes est un outil extraordinaire pour renforcer les synergies entre ces deux univers et transformer les institutions de l'intérieur. "