Donc je m'appelle Fabien, je viens de de Basse-Normandie, j'ai fait des études en management, après mon bac S je suis parti en DUT gestion entreprise administration, j'ai fait une licence petites et moyennes organisations et je suis arrivé en master entrepreneuriat donc là je, commençais à être vraiment parti sur le parcours créer mon entreprise, devenir entreprenants en France, et je voyais pas forcément quel type d'entrepreneur je pouvais être, je
voyais pas forcément dans quel type de domaine me lancer. Et en même temps je voulais être sûr d'être un entrepreneur qui puisse se regarder dans le miroir tous les matins, qui puisse faire quelque chose vraiment en accord avec mes valeurs humaines et je voulais créer de l'impact social, je voulais faire quelque chose de bien et je pouvais pas forcément trouver ça en France et ça m'a un petit peu poussé à chercher des réponses à l'extérieur du pays et je me suis intéressé à l'Asie du Sud-est. J'ai découvert Gawad Kalinga, je me suis rendu aux Philippines. C'était prévu pour un stage d'immersion de 3 mois et maintenant ça fait 4 ans que je suis aux Philippines que je développe avec Antonio Meloto le fondateur de La ferme enchantée et différents partenaires sur place et j'ai aussi démarré ma propre entreprise qui s'appelle Plush&Play aux Philippines. Donc Plush&Play, c'est une initiative que j'ai commencée aux Philippines, donc c'est la marque de jouets responsables, j'ai démarré ma propre entreprise sociale aux Philippines. Il s'est passé plein de choses avant que je commence Plush&Play et notamment des moments assez difficiles. Quand je suis arrivé aux Philippines, y avait presque rien donc on parlait déjà de Silicone Valley pour l'entrepreneuriat social mais y avait juste de la boue, des mauvaises herbes, je vivais sur un lit en bambou, mon meilleur ami c'était une moustiquaire et j'avais 3 petits poulets dans ma chambre. Donc c'est le genre de vie que j'ai, les premières semaines que j'ai vécues aux Philippines, et ça m'a vraiment entraîné sur une période de réflexion sur, vraiment, quelles sont les conditions de vie des familles, quelles sont leurs histoires, je me suis beaucoup intéressé à leur passé et il y avait un passé commun que la plupart des femmes du village avaient, c'est qu'elles avaient toutes travaillé dans l'industrie textile, elles sont très très compétentes, très qualifiées à faire tout ce qui est vêtements, tout ce qui est sacs à main et autres, mais sur les 10 dernières années, ce qui s'est passé, c'est que la plupart des entreprises textiles ont fermé aux Philippines pour délocaliser dans des pays qui sont encore moins chers en Asie. Et dans la plupart des cas, l'entreprise en gros, l'ancien propriétaire a mis le feu, il a été voir les assurances et il est parti réinvestir ailleurs et il y a des milliers de femmes qui sont restées comme ça derrière, sans rien. Et je me suis ben tiens, voilà, je viens de trouver une raison de devenir entrepreneur, je viens de trouver une valeur ajoutée à mon idée d'entrepreneur et j'ai commencé à parler à une des femmes et je lui ai demandé si ça l'intéressait d'essayer de faire des peluches. Alors pourquoi des peluches, donc j'ai aucune expérience dans l'industrie du jouet, j'ai aucune expérience dans le monde des peluches mais avant, j'étais un enfant comme tout le monde et je pense que j'ai joué avec des peluches comme la plupart des gens et aux Philippines, y a ces enfants qui sont toujours en train de sourire, peu importe comment difficile peut être leur vie ou toutes les choses qu'ils ont vécues. Ils sont quand même toujours en train de sourire, donc c'était vraiment une grosse source d'inspiration, donc on s'est donné le challenge avec (inaudible) de faire une peluche, on a essayé de faire une tomate, parce que l'endroit s'appelle La ferme enchantée, donc c'est pas censé trouver des ours en peluche ou différentes peluches comme ça, donc on a essayé de faire une tomate, ça s'est pas très bien passé au début mais après quelques tentatives on a réussi à faire une vraie tomate puis on a ajouté noix de coco, bananes, différentes choses et toutes ces peluches en fait sont faites à la maison, ces femmes continuent à le faire dans leur maison. Parce que quand on écoute leurs histoires encore dans les différentes entreprises avant, elles avaient un dortoir côte-à-côte avec la machine, donc tu fais tes 14 heures, tu fais tes 15 000 sacs de riz à la journée puis tu dors 3-4 heures puis tu retournes à ta journée. Et ça prend trop de temps de rentrer chez toi, de faire l'aller-retour, sauf que la plupart de ces femmes, elles ont 5-6-7-8, jusqu'à 10 enfants au sein de la communauté, c'est un des pays où le taux de natalité est super élevé. Donc lorsqu'on a discuté avec (inaudible) sur quel genre de modèle t'intéresse, qu'est-ce qui est le plus intéressant pour travailler, on a décidé de faire ça chez elle. Donc les peluches sont à 75 pour 100 faites à la main, de la déco pour rembourrage à la couture, cousu main sur le dessus. Et on a juste un atelier donc qui fait 80 mètres carrés avec 7 machines à coudre dans lequel y a l'assemblage du corps et ensuite, toutes les peluches sont redistribuées parmi les femmes au sein du village et maintenant y a à peu près 25 femmes qui sont impliquées, j'ai 9 chefs d'équipe qui sont responsables des différents produits et qui partagent le travail parmi toutes des femmes et notre objectif, c'est de devenir vraiment le plus gros fabricant de jouets aux Philippines tout en gardant cet aspect vraiment local et jouet responsable qui permet d'aider un maximum de femmes.