[MUSIQUE] [MUSIQUE] Les conséquences neurodéveloppementales de la naissance prématurée vont apparaître progressivement au cours du développement psychologique de l'enfant, et notamment au fur et à mesure que l'enfant va rencontrer un environnement complexe qui va le solliciter davantage, comme par exemple l'école maternelle ou la crèche. Et là, les chercheurs ont commencé à comparer les enfants nés prématurément et ceux qui sont nés à terme pour voir si cette naissance prématurée avait des conséquences neurodéveloppementales sur le fonctionnement psychologique de l'enfant. Et là, on s'aperçoit qu'à partir de cinq, six, sept ans, quand on compare les sphères cognitives, sphères intellectuelles, qui sont sollicitées, qui sont de plus en plus sollicitées par l'environnement scolaire, là on observe un écart de quelques points entre les enfants qui sont nés prématurément et les enfants qui sont nés à terme. C'est un écart statistique, ça ne veut pas dire que tous les enfants ont un développement intellectuel plus ralenti ou inférieur à des enfants à terme. Cela veut dire qu'il y a une partie, quand on reprend une population entière, quand on fait la moyenne, cette moyenne est inférieure chez les enfants qui sont nés prématurément. Et ces retards neurodéveloppementaux sont liés au degré de naissance prématurée. Plus la naissance prématurée a été extrême, c'est-à-dire en-dessous de 28 semaines d'aménorrhée, ou autour de 28, 29 semaines, plus le poids du bébé était petit, plus on a un risque que le développement neurocognitif soit affecté plus tard à cinq, six, sept ans. En plus du facteur neurodéveloppemental, on s'aperçoit que le niveau socio-économique des parents va aussi influencer le développement psychologique comme il affecte par ailleurs le développement et la réussite scolaire chez les enfants qui sont nés à terme. Les chercheurs ont identifié plusieurs facteurs qui interviennent sur ce développement neurocognitif, et une des premières dimensions qui est affectée c'est le côté psychologie de l'environnement familial, c'est-à-dire le fait que les parents ont une attitude particulière liée au stress de cette naissance prématurée, c'est-à-dire qu'ils sont en alerte permanente sur ces effets de la prématurité sur le développement psychologique. Cette boucle, le fait que je suis en alerte dès qu'il y a un phénomène qui apparaît pas prévu par rapport à un enfant à terme, la famille va du coup développer un stress et va générer une boucle d'interactions qui peut avoir des effets négatifs. Donc, les professionnels vont devoir travailler justement sur cette boucle, et amener à éviter une surprotection de l'enfant pour qu'il puisse se développer de façon autonome et qu'il puisse acquérir des compétences scolaires comme les autres enfants qui sont nés à terme. Les chercheurs ont essayé de mieux comprendre quels étaient les facteurs qui, durant les premières années, pouvaient avoir des répercussions sur le développement neurocognitif à cinq, six ans, pour essayer de mieux comprendre pourquoi ces enfants à cinq, six ans, présentent un léger décalage, un léger retard au niveau du développement cognitif. Du coup, les chercheurs ont étudié si les environnements stressants qui sont présents dans les services de néonatologie, qui sont indispensables à la survie du bébé, pouvaient expliquer en partie ces résultats qu'on observe plus tard. Et ils ont mis en évidence que par exemple, des lumières trop fortes, trop fréquentes ou des bruits trop forts, trop fréquents, pouvaient avoir un impact négatif sur le développement cognitif du bébé. De la même sorte, une absence de stimulation auditive, par exemple ne pas parler au bébé, ne rien lui apporter comme stimulation visuelle ou auditive, pouvait aussi avoir un impact négatif sur le développement ultérieur. Donc, les chercheurs ont essayé d'étudier quelle était la stimulation optimum en quantité et en qualité qui était pertinente pour le développement harmonieux du bébé. Du coup, ils ont mis au point, ils ont testé différents programmes de soins qui sont actuellement développés et testés dans les maternités de par le monde. Il y en a une par exemple qui est ancestrale, qui s'appelle le peau à peau. et le peau à peau qui consiste à maintenir le bébé au contact de la maman de façon quasi permanente, afin de l'aider à développer des relations, une régulation thermique, une relation affective avec son bébé. Ces recherches ont montré que ce peau à peau avait des effets extrêmement positifs pour le développement ultérieur cognitif et affectif du bébé né prématurément. En conclusion, les chercheurs ont mis au point différents programmes de soins. Certains programmes sont validés, montrent des effets positifs, d'autres sont en cours de validation. Quoi qu'il en soit, on peut dire que l'esprit de ces programmes consiste à aider les parents, la maman, le papa et l'environnement large à comprendre le bébé né prématurément, à bien observer les comportements qu'il produit, et du coup à répondre de façon pertinente et optimum aux observations faites. Et plus on va accompagner les parents non seulement à la maternité, mais aussi dans leur famille, dans leur environnement proche, pendant les premières années de l'éducation de l'enfant, plus on va les aider, leur apprendre à décoder les enfants à deux ans, trois ans, à mieux comprendre leur comportement, et chaque fois à apporter une stimulation optimum, plus on a des chances de favoriser un développement cognitif et donc de limiter les retards éventuels ultérieurs. [MUSIQUE]