[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Avec l'arrivée du langage sophistiqué à partir de trois ans, les chercheurs ont étudié au niveau verbal quelles étaient les émotions reconnues, comprises, interprétées par les jeunes enfants. Et là, ils vont utiliser tout un tas d'expériences où ils vont proposer par exemple des images où on voit une scène, et puis l'enfant de deux, trois ans doit indiquer quelle émotion la personne a quand par exemple on lui jette des cailloux, il découvre un cadeau, il fait tomber un objet, est-ce qu'il a de la honte, de la joie, il a de la surprise? Bref, avec le lexique, l'enfant va pouvoir nommer l'émotion qu'il a comprise dans une scène. Mais les chercheurs ont proposé tout un tas d'autres tâches comme par exemple des vidéos où on voit une scénette qui propose tout un tas de scénarios où les enfants sont plutôt positifs entre eux, s'offrent des cadeaux, des enfants sont plutôt agressifs, les adultes rencontrent d'autres personnes avec des interactions plutôt négatives ou positives. Et puis, face à ces vidéos, les enfants doivent expliquer ce qu'ils ont compris, quelle personne ressent telle ou telle émotion. Et en fonction des tâches qui sont proposées aux enfants, les capacités à identifier, à reconnaître, à interpréter vont changer. C'est-à-dire si la tâche est très simple, à partir de deux, trois ans, les enfants vont être capables de nommer verbalement les émotions primaires élémentaires et puis les émotions morales aussi essentielles, comme il a honte, il est fier ou des choses comme ça. Ça va être vraiment les prémices où il ne sera pas trop capable si ce sont des émotions trop complexes ou des scènes trop complexes. Il faudra attendre deux ou trois années supplémentaires pour qu'il nomme correctement l'émotion ressentie par la personne. Donc, on voit qu'en fonction de la tâche et de sa complexité proposée aux enfants, sa capacité à nommer les émotions pertinentes va changer d'une ou deux années. C'est-à-dire que ça va démarrer autour de trois ans, et puis des fois ça sera à quatre, cinq ans qu'il sera capable de nommer cette émotion. Ce qu'il faut savoir aussi c'est que les chercheurs ont étudié chaque type d'émotion et se sont aperçus que chaque émotion se développait selon un tempo vraiment spécifique. C'est-à-dire qu'il n'y a pas l'ensemble des émotions qui se développent de la même manière avec le même rythme, mais que chaque émotion a un rythme de développement. Et là, nous allons voir plus tard dans les autres modules tout un tas d'émotions morales comme par exemple l'empathie, le sens moral, ou d'autres émotions de culpabilité, de honte qui seront abordées par la suite. Et là, on voit que chaque type d'émotion a un rythme de développement spécifique. Et c'est très important de souligner que ces émotions morales, contrairement à ces émotions primaires, sont très fortement influencées par l'environnement social, l'environnement scolaire dans lequel l'enfant vit. C'est-à-dire que si c'est un environnement qui favorise beaucoup tout ce qui concerne les actions prosociales, de prendre en compte la souffrance de l'autre, l'enfant va être beaucoup plus enclin à réparer ou à faire en sorte de satisfaire ou essayer de réparer la détresse de l'autre, tandis que si c'est dans un environnement qui est peu prosocial, l'enfant va moins produire des comportements prosociaux d'aide ou de compensation d'une détresse de l'autre. Ce qu'il faut noter, c'est que cette compétence à identifier, à comprendre ces émotions morales va être à la fois liée au développement de l'enfant et de ses propres capacités cognitives, se mettre à la place de l'autre, comprendre la situation, interpréter, mais aussi ça va être fortement lié à son environnement familial, à son environnement scolaire et quelles valeurs sont véhiculées dans cet environnement. Et l'interaction entre à la fois ses propres compétences et puis les stimulations de l'environnement font que le développement de ces capacités à se représenter, à éprouver de l'émotion, à glorifier certains comportements en disant, ça, ce sont vraiment des actions extrêmement positives, ce sont des comportements qui vont progressivement apparaître au cours du développement, c'est-à-dire à partir de trois, quatre, cinq, six, sept, huit, dix ans. Ce qui est très important, c'est vraiment de noter qu'il y a une indépendance de ce type d'émotion, et que ces émotions dépendent à la fois de ses propres compétences qui se développent elles aussi, et puis des valeurs qui sont véhiculées dans l'environnement social de l'enfant. [MUSIQUE] [MUSIQUE]