[MUSIQUE] [MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette vidéo, nous allons aborder la question des écrans et de leurs effets bénéfiques ou négatifs sur le développement psychologique des enfants et en particulier le développement socio-affectif. C'est une question qui taraude les parents, notamment à l'adolescence, mais la question se pose de plus en plus dès les premières années, à quatre, cinq, six, sept ans, quel est l'impact de ces écrans sur le développement. C'est vraiment un débat extrêmement vif entre les chercheurs, entre ceux qui montrent les effets bénéfiques, ceux qui montrent les effets négatifs, ceux qui questionnent les méthodes. En tout cas, chaque jour quasiment dans le monde, tout un tas de chercheurs s'interrogent sur ces fameux effets de ces écrans qui ont envahi notre vie quotidienne. Et c'est quelque chose de très compliqué à étudier parce que c'est très difficile de trouver des personnes qui n'ont plus d'écran dans leur environnement ou qui n'utilisent jamais d'écran dans leur environnement et voir comment se développent ces enfants qui vivraient sans écran par rapport à des enfants qui vivraient avec beaucoup d'écrans. Quand même, il y a tout un tas de recherches qui montrent les effets à la fois positifs et négatifs du développement psychologique des enfants. Mais pensez quand même que c'est quelque chose qui est extrêmement sérieux et qui pose de réels problèmes éthiques, car par exemple, si je voulais montrer quel est le rôle ou les effets positifs ou négatifs de la cigarette chez les enfants de cinq, six ans, évidemment, d'un point de vue éthique, il est impossible de tester chez des enfants de cinq, six ans l'utilisation ou la consommation de cinq ou six cigarettes par jour. On voit bien qu'éthiquement, ça pose problème. Donc il en est de même pour des jeux violents ou des jeux d'action qui seraient extrêmement susceptibles de développer des comportements négatifs. Il n'y a aucun parent à juste titre qui acceptera de tester si leurs enfants, au bout de quatre, cinq heures par jour pendant un mois, quels sont leurs développement, quels effets aurait cette pratique intensive de jeux vidéo sur leur comportement altruiste ou leur comportement affectif. Bref, on voit que c'est très difficile. Néanmoins, il y a tout un tas quand même de chercheurs qui ont réussi à montrer qu'il y a des effets plutôt négatifs sur le développement socio-affectif des enfants quand ces enfants sont exposés très précocement à des écrans, et quand on dit beaucoup exposés, c'est-à-dire plus de deux à trois heures par jour. N'oublions pas non plus que les écrans ont aussi des effets positifs, puisqu'ils permettent de mieux comprendre le monde, de connaître tout un tas d'informations sur ce qui se passe dans d'autres pays, sur des choses vraiment qu'on n'aurait jamais pu imaginer ou pu connaître. Il ne faut pas non plus tomber dans l'autre extrême qui consisterait à dire que les écrans n'ont que des effets négatifs. Néanmoins, il y a tout un tas d'effets à la fois sur les capacités cognitives et attentionnelles. Les enfants ont tendance, ceux qui jouent beaucoup, vraiment ceux qui dépassent deux à trois heures par jour, ont par exemple des plus grandes difficultés à se concentrer dans la journée, dues probablement à des nuits plus courtes ou à des activités de jeux qui durent trop tardivement le soir. Ils ont aussi moins de vocabulaire, et il y a des effets plutôt négatifs sur leurs compétences cognitives. Il y a aussi des effets plutôt négatifs sur les comportements qu'on dit prosociaux, c'est-à-dire les comportements d'aide ou d'empathie avec leurs camarades. Et du coup, les chercheurs justement ont essayé de comprendre quels étaient les effets et comment ça marchait. Un des grands mécanismes c'est l'apprentissage social qui expliquerait pourquoi ces enfants qui sont exposés à des écrans où il y a beaucoup de violence ou ils jouent à des jeux violents, pourquoi ils seraient eux-mêmes susceptibles de devenir plus agressifs que par rapport à des enfants qui joueraient moins. C'est un mécanisme d'apprentissage social qui consiste simplement à, on va produire spontanément des comportements en fonction de ce à quoi on a été exposé. Par exemple, des chercheurs ont montré que si on prend un groupe d'enfants qui voient sur écran beaucoup de comportements agressifs, par rapport à un groupe d'enfants qui voient des comportements jugés non agressifs, et après, on les met dans une salle, et on voit spontanément leur degré d'agressivité, et on observe que les enfants, en général, par apprentissage, par imitation, vont être plus violents, plus agressifs que ceux qui n'ont pas été exposés à des comportements neutres ou non agressifs. Ces effets existent non seulement chez les jeunes enfants de cinq, six ans, mais aussi chez les adolescents. Il y a tout un tas d'études maintenant qui montrent que plus les adolescents consomment de l'écran et des jeux violents, plus plus tard, tardivement, aux aussi, ils ont tendance à avoir des comportements dits antisociaux ou en tout cas des comportements peu sociables. Donc on voit que cette consommation d'écran, massive, peut jouer négativement sur le développement socio-affectif des enfants, ce qui fait que les professionnels qui accueillent les parents et puis discutent avec eux ont fourni tout un tas de recommandations pour aider justement les jeunes parents à réguler l'utilisation et l'usage de ces écrans. Et typiquement, quand on regarde un peu la littérature, on sait qu'il y a tout un tas de recommandations qui sont très importantes, notamment sur comment accompagner mon enfant face à ces écrans. Et justement, déjà une des premières recommandations c'est de respecter les recommandations qui sont inscrites sur les chaînes de télévision pour les jeux, où typiquement, il y a tout un tas de jeux qui sont déconseillés aux enfants en-dessous de 16 ans ou 18 ans. Et puis on s'aperçoit que c'est des enfants de 12, 13 ans qui jouent, et là, les parents ont une vraie responsabilité dans le fait d'acheter des jeux qui normalement sont déconseillés pour leur âge. Je pense à des jeux extrêmement connus comme GTA ou Call of Duty ou des choses comme ça. Pour les très jeunes enfants, on sait que globalement, pendant les premières années de la vie, on peut conseiller de ne pas mettre d'écran dans les mains des enfants. Il n'y a aucune urgence à ce qu'ils perçoivent ou soient exposés à tout un tas de vidéos ou scènes qui pourraient être jugées comme très violentes, sachant qu'il faut bien se rendre compte que ce que nous, on évalue comme violent n'est pas forcément jugé de la même façon pour un enfant. Nous, on est tellement habitué à être exposé à des images violentes que probablement des images que nous on jugerait beaucoup moins violentes sont parfois extrêmement violentes pour les enfants, ou des images très violentes pour nous ne vont rien dire pour les enfants tellement que c'est une image qui est compliquée pour eux. Donc dans les recommandations, vraiment dans les premières années de la vie, il n'y a aucune urgence à avoir un écran dans l'environnement du jeune enfant. Il aura tout le loisir de découvrir les activités des écrans plus tard. Et après, quand on décide de mettre à disposition des écrans, là, il faut vraiment prendre le contrôle de cet outil, qui est un merveilleux outil par ailleurs, et vraiment réguler absolument le temps d'usage et surtout le quoi, comment faire, que présenter. Et quand, par exemple, l'enfant regarde un journal télévisé, il faut l'accompagner, l'expliciter, car ça peut provoquer chez lui du stress inconsidéré. Par exemple, quand on va voir une information qui relate un tremblement de terre ou un volcan, les enfants vont imaginer, la première chose qu'ils vont dire, est-ce que ça peut arriver chez moi, est-ce qu'ici je crains quelque chose, parce qu'ils voient bien qu'il y a une menace. Donc derrière, le rôle du parent va consister vraiment à réguler, expliquer et l'aider à prendre du recul face à ces informations. En résumé, régulez, contrôlez, ne laissez en aucun cas seul l'enfant face à ces écrans et à des contenus que vous ne connaissez pas. Il en va de la responsabilité du rôle de parent, et c'est extrêmement important pour le développement psychologique de vos enfants. [MUSIQUE] [MUSIQUE]