[MUSIQUE] [MUSIQUE] Dans cette séquence, nous allons voir qu'il existe différents types d'attachements. Et nous allons voir que ces différents types d'attachements peuvent influencer la qualité des relations que les jeunes enfants vont entretenir plus tard à l'âge adulte ou pendant l'adolescence. En effet, à l'étape d'attachement à proprement parler, vers 10, 12 mois, on observe qu'il existe différents types d'attachements, c'est-à -dire que les bébés ne réagissent pas tous de la même façon en fonction de leur figure d'attachement ou en fonction de la personne qui s'occupe d'eux. Par exemple, quand on leur propose une situation où ils sont dans une pièce avec leur figure d'attachement, leur papa ou leur maman, et puis tout d'un coup il y a quelqu'un qui rentre, une personne non familière, étrangère, et puis que, au bout de quelques minutes les parents partent, les enfants en général sont tristes, éprouvent même une peur de cette personne étrangère, vont exprimer des émotions très difficiles pour eux, ça va être quelque chose, parfois un drame et puis quand les parents vont revenir, les enfants vont soit arriver à réguler leurs émotions, soit à être carrément fâchés et ne plus du tout vouloir aller dans les bras de leurs parents, ou tout un tas d'autres comportements qui montrent que pour les enfants, cette situation ou une arrivée d'une personne étrangère, puis le départ de leur figure d'attachement, puis leur retour, est vraiment quelque chose de difficile pour eux. Ce qui fait que on va dire chez les professionnels qu'il existe deux types d'attachements, un attachement sécure qui est que le bébé est triste quand la personne d'attachement, les parents partent, ou quand il y a une personne nouvelle, il a un peu peur, mais qu'après, il est capable de réguler ses propres émotions, et il est capable quand même d'explorer le monde, et après il est triste, mais il pardonne et il va être capable de nouveau de créer une relation avec la personne qui s'occupe d'eux. Et ça représente environ 60 à 70 % des enfants. Mais il existe aussi un deuxième type d'attachement qu'on appelle insécure, et qui là montre que les bébés ont des grandes difficultés à reconnecter les liens, c'est-à -dire qu'ils éprouvent des grandes difficultés à réguler leurs émotions quand ces personnes non familières arrivent, ou quand leurs parents reviennent. Soit ils sont prostrés, ils leur font la gueule, ils ne veulent plus les voir, ils ne veulent plus retourner dans leurs bras, parce que là vraiment, ils ont eu peur, et ça témoigne vraiment d'un attachement qui à ce moment-là pose problème, c'est-à -dire que là pour eux, il y a eu vraiment un risque, une peur que leur figure d'attachement ne revienne pas. Et on va voir que ces figures d'attachements vont jouer un rôle très important tout au long de la vie, et qu'à cette expérience de 8, 10 mois, ces figures d'attachements qui répondent ou pas et qui vont du coup influencer la façon dont les enfants vont aller explorer le monde, eh bien, vont jouer un rôle extrêmement important, et puis, cet attachement sécure ou insécure à 10, 12 mois va évoluer au cours du temps et en fonction des expériences. Plus on aura rassuré l'enfant, plus il pourra compter sur sa figure d'attachement, plus après il aura une chance de développer un attachement sécure et du coup de pouvoir aller explorer le monde en toute quiétude parce qu'il sait que même si sa figure d'attachement n'est pas là , il peut compter dessus, même mentalement. Tandis que si le bébé fait plein d'expériences, que c'est compliqué, qu'il n'arrive jamais à prévoir le comportement de sa figure d'attachement, qu'il n'arrive jamais à prévoir que quand il pleure, est-ce que la maman vient ou papa vient, ou ne vient pas, est-ce qu'il peut compter dessus, est-ce que vraiment il s'intéresse à lui, est-ce qu'il répond à ses besoins, bref qu'il apporte une réponse adaptée à ses besoins, plus il va faire l'expérience de réponses inadaptées, plus il a une chance de développer un attachement insécure. Donc du coup, plus tard, pendant l'enfance, à l'adolescence, à l'âge adulte, ça sera plus compliqué d'établir une relation de qualité avec une personne qu'on aime, qu'on est proche. il va falloir chaque fois s'interroger sur qu'est-ce qui fait que dans cette relation, je peux compter sur cette personne ou non. Le jeune bébé peut s'attacher à plusieurs figures d'attachements. Que ce soit le père, la mère, pas forcément biologiques. C'est simplement les personnes qui s'occupent de lui. Donc ça peut être aussi bien les parents, les oncles, les grandes sœurs, toutes les personnes dans l'environnement qui répondent systématiquement aux besoins du bébé et à ses comportements d'attachement. Il est important aussi de noter que du coup, chaque figure d'attachement va générer un type d'attachement, c'est-à -dire que la qualité de l'attachement va être spécifique à chaque relation que le bébé va entretenir avec ces personnes adultes dans l'environnement. Et ces types d'attachements, ces figures d'attachements sont tout à fait complémentaires, il n'y a pas de compétition. Simplement, le bébé va apprendre que pour tel ou tel type de personne, quand j'envoie tel ou tel type de comportement, en retour j'ai tel ou tel type de comportement. Donc il sait que par exemple avec un x, quand il fait telle chose, il peut compter dessus, il peut compter sur telle autre relation, tandis qu'avec une autre personne, il aura un attachement qui sera plus ou moins sécure. Bref, il y a une complémentarité dans son réseau familial, affectif, entre le bébé et toutes les personnes qui sont autour de lui. Et au moment de cette séparation, il est important de noter que pour le bébé, c'est une véritable détresse, c'est-à -dire que qu'est-ce qu'il va faire quand cette figure d'attachement n'est plus là et qu'il va par exemple aller à la crèche, chez une nounou ou chez quelqu'un qu'il ne connaît pas? Et là , les bébés vont inventer, alors ça n'existe pas dans toutes les cultures, ils vont utiliser des objets qui existent dans leur environnement qu'on appelle plus communément les doudous et ces doudous vont avoir une importance pendant une petite période extrêmement importante parce que du coup, elles vont permettre au jeune bébé de dépasser ses peurs et de l'aider à réguler et de développer une relation particulière avec cet objet qui appartient au cercle familial, et qui permet d'emmener ou de le câliner quand il a peur dans son lit, au moment de la sieste, ou partir un moment à la crèche. Pendant les premiers jours, on l'autorise éventuellement à amener son doudou au moins pendant le transport et à le laisser dans son sac à l'entrée. Mais là , le bébé va trouver une stratégie pour réguler lui-même ses émotions. Alors évidemment, les doudous dans certains pays sont extrêmement fréquents. Il y a tout un tas de conseils qui sont donnés aux jeunes parents, ne pas trop le laver, pour pas qu'il perde l'odeur, le respecter, en prévoir une copie au cas où on le perd, parce que ça peut être vraiment un vrai drame. En tout cas, cet objet dit transitionnel va l'aider à dépasser ses peurs, et au bout d'un moment, le bébé, qui va devenir du coup un jeune enfant, va être capable de pouvoir développer cette relation avec les autres, de pouvoir aller explorer le monde sans avoir besoin ni d'adulte, ni de doudou. Et ça c'est très important parce que ce comportement-là va être essentiel tout au long de la vie. Si c'est essentiel tout au long de la vie, il ne faut pas non plus penser que toutes nos expériences qu'on a eues pendant la jeune enfance vont déterminer totalement et entièrement la qualité de nos relations plus tard. Il faut juste se dire que ce qui s'est passé pendant notre petite enfance influence, je dis bien influence, mais ne détermine pas. Tout se joue pas pendant les premières années, tout se joue tout le temps, mais ces expériences accumulées à chaque instant vont du coup fabriquer de nouveau un modèle, une représentation de la façon dont j'établis une relation avec les gens, et à chaque étape de ma vie, chaque type de relation que j'ai construite influence la relation suivante. Donc, il ne faut pas du tout imaginer que tout se joue pendant les premières années. On sait que ce qui va se passer pendant les premières années de la vie, la façon dont je vais établir les relations avec les personnes proches de mon environnement, les personnes que j'aime, la façon dont je tisse le lien, va influencer ma qualité de relation que j'aurai après avec d'autres personnes quand je serai adolescent ou adulte. Si ces relations sont très importantes, elles ne déterminent pas entièrement ce qui va se passer par la suite. Il n'y a pas mon expérience des premières années détermine entièrement, tout est joué d'avance, et plus tard je serai toujours capable d'établir des bonnes relations avec une personne, je serai toujours incapable, non. En fait, tout se joue toujours un peu tout le temps, c'est-à -dire qu'à chaque expérience que j'éprouve avec une relation particulière, avec une figure d'attachement, avec une personne avec qui j'établis une relation, cette expérience-là , en fonction de comment elle s'est construite, va influencer et on a quelque chose comme une cascade, chaque événement influence l'événement suivant. Et il ne faut pas imaginer quelque chose de déterministe qui serait que pendant mes premières années, voilà ce qu'il faut faire et puis après tout est joué d'avance. Non non, pas du tout. Il faut vraiment penser le développement comme une succession d'étapes et que chaque étape, il y a un vécu émotionnel relationnel et que ce vécu émotionnel va influencer l'étape suivante, ce qui veut dire que chaque fois que cette expérience est positive, je vais pouvoir modifier et améliorer ma qualité d'attachement avec les proches que j'ai dans mon environnement. [MUSIQUE]