[MUSIQUE] Bonjour à tous et bienvenue dans cette vidéo. Dans cette vidéo, nous allons vous présenter le gaz à effet de serre, afin de vous aider à bien comprendre les enjeux du réchauffement climatique. Nous vous expliquerons d'où viennent les émissions de ces gaz, et en quoi les forêts et les océans sont amenés à jouer le rôle de puits de carbone. Le terme de gaz à effet de serre fait peur aujourd'hui. Pourtant, sans gaz à effet de serre, la température moyenne de la planète serait de -18 °C, au lieu des 15° actuels. Pourquoi? Eh bien, parce que l'atmosphère capte la majeure partie des rayons infrarouge émis par la Terre. Cela nous enveloppe naturellement d'une couverture gazeuse, autrement dit d'un effet de serre bénéfique. Il existe différents types de gaz à effet de serre. C'est le dioxyde de carbone, le CO2, qui est aujourd'hui le gaz à effet de serre le plus présent dans l'atmosphère. Il représente 70 %. On trouve ensuite le protoxyde d'azote, le méthane et les gaz fluorés. Chacun de ces gaz exerce une intensité plus ou moins forte en termes d'impact de réchauffement et de durée de vie. Le potentiel de réchauffement de la planète est un moyen de comparer les différents gaz à effet de serre. Cet indice permet de quantifier et prédire l'impact relatif de tel ou tel gaz sur le réchauffement de la planète. Ainsi, le protoxyde d'azote est deux fois plus puissant que le CO2, le méthane 20 fois plus. Quant aux gaz fluorés, ils sont 1 000 fois plus puissants. Les gaz fluorés, composés des chlorofluorocarbones, des hydroflorocarbones, des perfluorocarbones et de l'heafluorure de souffre, représentent un cas particulier. Ils sont d'origine anthropique, c'est-à-dire dus à l'activité humaine. Outre leur potentiel très élevé de réchauffement planétaire, avec une durée de vie dans l'atmosphère estimée entre 60 et 70 ans, ces gaz contribuent à détruire l'ozone stratosphérique. Cette couche d'ozone de haute altitude, située entre 20 et 50 kilomètres, est précieuse puisqu'elle a pour effet d'absorber la plus grande partie des rayonnements solaires ultraviolets qui est dangereux pour les organismes vivants et l'homme. C'est au milieu des années 80 qu'on a observé une diminution significative de cette couche d'ozone. notamment au-dessus de l'Antarctique au cours des mois d'automne. C'est ce que l'on a appelé le trou dans la couche d'ozone, dont les responsables sont ces gaz fluorés. La communauté internationale a réagi très rapidement par la signature en 1987 du protocole de Montréal. Cet accord visait à réduire de 50 % les émissions de CFC en 10 ans. En 2009, l'ensemble des pays de la planète avaient ratifié ce traité car unique en matière d'accord environnemental international. Aujourd'hui, la production de CFC a été stoppée, la production de HCFC gelée, et on estime que la couche d'ozone pourrait retrouver son état de 1980 entre 2055 et 2065. Alors, doit-on parler de changement climatique de réchauffement climatique? La terre a connu au cours de son histoire de fortes variations naturelles du niveau des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Cela implique des phases de réchauffement et de refroidissement. C'est pourquoi certains défendent l'idée que l'évolution actuelle de la concentration des gaz à effet de serre découle d'un cycle naturel des variations de température. Il s'agit des climatosceptiques, voire des négationnistes. Néanmoins, il existe aujourd'hui un consensus au sein de la communauté scientifique internationale. Il est en effet reconnu que l'activité humaine, depuis la révolution industrielle, a un impact décisif sur le niveau de concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Selon le GIEC, le lien entre les activités humaines et l'accroissement des températures constaté depuis 1950 est extrêmement probable. Le niveau de certitude a augmenté ces dernières années. Il était jugé très probable lors du rapport de 2007, alors qu'il était seulement probable en 2001. Rappelons que le GIEC et le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, créé en 1988 par deux institutions des Nations unies, l'organisation météorologique mondiale et le programme des Nations unies pour l'environnement. Le taux de concentration de CO2 dans l'atmosphère est mesuré en parties par million. Il était de 289 parties par million avant l'ère industrielle, et en avril 2014 il a dépassé le seuil symbolique des 400 parties par million. La teneur en CO2 n'a jamais été aussi forte depuis 2,1 millions d'années. Il est donc important de bien distinguer les changements climatiques dus aux variations naturelles et le réchauffement climatique global avéré aujourd'hui. On est donc face à la question cruciale. Quels sont les seuils de concentration des gaz à effet de serre au-delà desquels pourraient se produire des phénomènes d'irréversibilité? Des études montrent que si les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont réduites de 40 à 70 % entre 2010 et 2050 nous pourrons limiter l'élévation de température moyenne planétaire à 2 °C de plus qu'avant la révolution industrielle. C'est tout l'enjeu des négociations internationales sur le climat. Voyons maintenant quels sont les facteurs d'émission d'origine anthropique. Alors que le CO2 d'origine naturel est majoritairement présent dans l'atmosphère, près de 87 % des émissions de dioxyde de carbone attribuables à l'homme sont dues à l'utilisation de combustibles fossiles tels que le charbon, le pétrole, et le gaz naturel. Le reste provient du défrichage des forêts et d'autres changements dans l'utilisation des sols, ainsi que de certains procédés industriels comme la fabrication de ciment. Les émissions dues à l'utilisation des combustibles fossiles ont fortement augmenté à partir des années 50. Pour ce qui est du méthane,la production d'énergies fossiles et l'élevage intensif en sont les premières causes, et sont responsables de 60 % des émissions humaines de méthane. D'autres sources incluent les décharges et déchets, la combustion de la biomasse, la riziculture, ou encore les biocarburants. Concernant le protoxyde d'azote, les activités humaines, notamment agricoles, ont déversé de grandes quantités de composés azotés dans l'environnement, ce qui a eu pour effet d'augmenter les émissions de protoxyde d'azote d'environ 45 % par rapport au niveau pré industriel. Et qu'en est-il du poids relatif des différentes sources d'émission? Et bien, au niveau de l'union européenne, la très grande majorité des émissions de gaz à effet de serre provient de l'utilisation des énergies fossiles dans l'industrie, pour 45 %, puis des transports et du résidentiel tertiaire, c'est-à-dire le secteur lié aux bâtiments comme les logements ou les bureaux. Viennent ensuite l'agriculture, et la production de déchets. En France, on peut noter la part élevée des transports ainsi que du résidentiel tertiaire par rapport au bilan européen. Un autre enjeu majeur est le maintien des mécanismes naturels de stockage de carbone, les fameux puits de carbone. Qu'en est-il aujourd'hui? La planète dispose de deux types principaux de puits de carbone. D'une part, les écosystèmes forestiers, avec les tourbières et les prairies, par le mécanisme de la photosynthèse, séquestrent le carbone tout en rejetant de l'oxygène dans l'atmosphère. Face à la déforestation des forêts primaires, qui libère des quantités importantes de CO2 dans l'atmosphère, les Nations unies ont mis en place à partir de 2005 des mécanismes de soutien à des projets de reforestation, dits REDD, puis REDD+. Ces mécanismes reposent sur un système de mesures d'incitation et ont plusieurs objectifs. Ils visent à réduire les émissions provenant de la déforestation et de la dégradation des stocks. Ils visent aussi à aider à la conservation de ses stocks existants, à la gestion forestière durable, et à l'accroissement des stocks de carbone forestier dans les pays en voie de développement. En échange des efforts consentis, les pays concernés se voient accorder une rétribution financière. Les débats restent ouverts sur les mécanismes, marchés ou fonds, à privilégier. Alors que l'objectif des REDD+ est de contribuer maintient des stocks de carbone forestier, certains y voient une manière pour les pays développés de se dédouaner de leurs obligations en versant de l'argent en soutien à ce mécanisme. Néanmoins,ces initiatives méritent de sensibiliser les pays à l'intérêt écologique et économique de maintenir leurs couverts forestiers. Outre les forêts, les océans sont l'autre grand puits de carbone. Ils absorberaient environ 50 % du carbone émis sous forme de carbone dissout ou minéral. Mais l'augmentation du carbone d'origine anthropique entraîne une acidification dangereuse des eaux qui menace à terme le rôle régulateur primordial de la masse océanique, comme nous le verrons dans le chapitre suivant. Dans cette vidéo, nous avons donc vu qu'il était important de distinguer les changements climatiques d'origine naturelle, et le phénomène en cours de réchauffement. Nous avons compris que le réchauffement est dû au niveau de concentration sans précédent des différents gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Et que ce niveau de concentration est très probablement lié à l'activité humaine depuis la révolution industrielle. Il est donc urgent de repenser en profondeur nos modes de production et de consommation afin de stopper cette évolution du climat aux conséquences potentiellement désastreuses. Merci de votre attention. [AUDIO_VIDE]